Première sortie publique de l’Association marocaine de la
collecte et du nettoiement (AMCN) regroupant les principaux acteurs historiques
de la gestion déléguée de ce secteur.
Lors de la rencontre, tenue jeudi à
Rabat, les opérateurs se sont arrêtés sur les maux qui continuent de gangrener
la profession, les mêmes écueils depuis le démarrage de la gestion déléguée au
Maroc, et plus précisément à Hay El Hassani à Casablanca.Espace publicitaire : Avez-vous besoin d’une formation ou conseil en marchés publics, veuillez prendre directement contact avec un consultant du Centre des Marchés Publics par téléphone au +212 666 716 600 ou par email
«Et pourtant, nous en sommes
aujourd’hui à la troisième génération de contrats...», fait observer Said
Abdelouafi, président de l’AMCN. Surtout que ce secteur, au départ atomisé, a
connu une croissance rapide en peu de temps, l'expérience s'étant élargie
rapidement à de nombreuses autres villes du Royaume.
L’historique de cette activité
a été émaillé, à plusieurs reprises, par des crises touchant plusieurs villes,
à commencer par les grandes agglomérations Casablanca et Rabat. «Certes, on
peut reconnaître la défaillance de certains opérateurs, mais le problème de la
gestion des déchets reste posé pour la majorité des villes du pays», constate
un membre de l’association.
Les responsables de l’AMCN
sont pour le renforcement du contrôle en vue de garantir des prestations de
qualité. Mais cela nécessite la mobilisation des moyens financiers, humains et
matériels. «Une fois que la société déroche le marché, ses dirigeants
disparaissent et on n’arrive plus à les contacter pour régler les problèmes
posés», reproche un président d’une commune.
De leur côté, les élus de
Rabat profitent de chaque session du Conseil de la ville pour contester la
qualité du service de la collecte des déchets. Et dont la facture a été doublée
avec l’arrivée de nouveaux opérateurs, passant de 120 millions de DH auparavant
à plus de 260 millions de DH actuellement.
En dépit de ces reproches, les
responsables de l’AMCN restent convaincus que l’amélioration de ce service
impose un travail de partenariat entre les opérateurs et les autorités y
compris les communes sans oublier la sensibilisation du citoyen qui est le plus
grand producteur de déchets.
En plus de ce travail de
partenariat, l’AMCN réclame la révision du cadre juridique de ce secteur
en vue de garantir l’équilibre des contrats et aussi faire jouer la concurrence
lors de la sélection des opérateurs. La rencontre a été également une occasion
pour la direction de l’AMCN de tirer la sonnette d’alarme sur le retard des
paiements par les communes avec actuellement près de 1,4 milliard de DH.
Marrakech en exemple
Le
programme de cette journée a été marqué par la présentation de l’expérience de
la ville de Marrakech considérée comme un exemple réussi en matière de gestion
déléguée des déchets. Lors de la préparation de notre contrat 2015-2020, «nous
avons opté pour trois lots en vue de faire jouer la concurrence entre les
opérateurs», indique Abdelillah Rouhmani, responsable à la commune. Les trois
opérateurs en place ont été obligés de s’engager dans le chantier de
certification, précise-t-il. A cela s’ajoute un système de contrôle de
proximité mobilisant 27 contrôleurs couvrant toutes les annexes administratives
de la ville. Ils sont dotés, selon Rouhmani, des moyens et équipements
nécessaires: voitures, portables, caméras… Le montant des pénalités a été
également revu à la hausse par rapport à l’ancien contrat.