Une
première au Maroc! Casablanca s’apprête à recevoir un prêt de la Banque
mondiale pour financer son plan de développement 2015-2020. Les élus de la
ville viennent d’approuver, lors de la dernière session du lundi 13
juillet, la demande officielle d’un montant de 200 millions de dollars (soit
l’équivalent de près de 2 milliards de DH).
«Ce prêt représente une partie des engagements de la Commune urbaine de Casablanca pour le financement du plan de développement à l’horizon 2021», a déclaré Mohammed Sajid, président du Conseil de la ville. En effet, la CUC doit contribuer à hauteur de 3,5 milliards de DH à ce programme d’action quinquennal, qui nécessitera plus de 33 milliards de DH. L’emprunt est destiné, entre autres, à financer plusieurs chantiers de réforme allant de la fiscalité locale au climat des affaires.
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Selon les termes de l’accord avec la banque, la métropole s’endettera pour une période de 29 ans, avec un taux d’intérêt de 1,2% et une période de grâce de 7 ans. Le premier montant du prêt sera versé en mars 2016. L’équipe sortante du Conseil de la ville a choisi donc d’engager les prochains élus, issus des urnes, avec ce programme d’endettement sur une trentaine d’années. «Il est inadmissible de recourir à la dette alors que la ville enregistre un cumul de créances à recouvrer qui a atteint des niveaux record, soit 3,7 milliards de DH», s’indigne Abdelhak Al Mabchour, élu USFP (opposition) au Conseil de la ville. Comment une ville, qui réalise à peine un excédent de 20 à 60 millions de DH par an, pourrait «s’enliser davantage avec un endettement sur 29 ans», s’interroge l’élu de l’opposition. Ce dernier relève en outre que le Conseil de la ville continue à ce jour à payer 70 millions de DH/an pour le règlement des jugements et contentieux hérités des 27 communes, avant l’entrée en vigueur du système de l’unité de la ville (en 2003).
Sur un ordre du jour de 35 points, lors de cette session, 33 ont été approuvés par 81 élus (sur un total de 147). L’approbation d’une révision à la hausse des tarifs d’accès aux complexes sportifs de la métropole (dont ceux des complexes Mohammed V et El Amal) figurait parmi les points culminants de cette session. Cette décision, attendue notamment par la SDL Casa Events et Animation, est censée améliorer les recettes de la ville en mal de ressources financières supplémentaires.
Par ailleurs, le Conseil a aussi approuvé la cession d’un lot de terrain à l’arrondissement de Sbata au profit de Lydec, qui y aménagera des bassins de rétention des eaux pluviales.
L’apurement foncier de la mosquée Hassan II a également été approuvé. En effet, le terrain abritant cette mosquée est à ce jour propriété de la CUC.
Une annexe de l’accord de jumelage entre Casablanca et Amsterdam (datant de 2006) a aussi recueilli l’approbation des élus. En vertu de cette annexe, les volets de coopération entre les deux villes sont élargis. Ils comprennent dorénavant des secteurs comme la gestion des déchets, l’environnement, la gestion de l’eau, la culture, le patrimoine, le sport… Les 3 SDL, lancées récemment, pourront ainsi s’inspirer de l’expérience néerlandaise en matière d’animation culturelle et sportive, restauration des quartiers historiques… Au programme également: la réhabilitation des anciens abattoirs et l’accompagnement du projet du Grand théâtre.
En revanche, les élus n’ont pas approuvé le 10e point concernant la cession de deux lots de terrain au profit de 6 sociétés sur le territoire de l’arrondissement Roches Noires (non loin du cimetière juif). Le montant de cession (400 DH/m2), fixé dans les années 80, a été jugé dérisoire par les élus, qui ont demandé une révision des tarifs, avant d’approuver ce point.