11/10/2013

Marchés publics: Les apports de la réforme

Fini «les mille-feuilles administratives». C’est l’une des principales innovations de la réforme des marchés publics. Le décret du 20 mars, dont l’entrée en vigueur est attendue pour le 1er janvier 2014, consacre en effet l’unicité du cadre juridique. Le texte s’applique désormais aux marchés lancés par les administrations de l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics ainsi qu’aux prestations des architectes.


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Cette unicité a été consolidée par la signature le 31 mai 2013 à Marrakech d’un accord avec la Banque africaine de développement visant l’utilisation de la législation nationale pour les marchés financés par cette institution.


Les apports de la réforme ne s’arrêtent pas là. Ils portent aussi sur la simplification et la clarification des procédures. Désormais les attestations fiscales et de la CNSS ainsi que le certificat d’inscription au registre du commerce ne seront demandées qu’au concurrent auquel l’administration envisage d’attribuer le marché. De même, les modalités d’appréciation des offres anormalement basses ou excessives relèvent désormais de l’estimation établie par le maître d’ouvrage. Estimation qui reste mesurée. Celle excessive ne doit pas dépasser 20% alors que l’offre anormalement basse est à moins de 25% pour les travaux et 35% pour les marchés de fournitures et services autres que les études.
La nouvelle législation consacre aussi la notion du «mieux disant» au lieu du moins disant qui se basait uniquement sur le prix le plus bas. A cet effet des normes ont été fixées pour déterminer l’offre économiquement avantageuse selon la nature de la prestation. Et, en cas d’annulation d’un appel d’offres, il y a obligation de motiver la décision par l’autorité compétente, de la  publier au portail des marchés publics.
Le recours au règlement des litiges sera également amélioré. La nouvelle législation a introduit un délai d’attente en matière d’approbation des marchés et saisine directe de la commission des transactions par les concurrents. Le texte prévoit aussi des mesures en faveur de la petite et moyenne entreprise. Le maître d’ouvrage est tenu de réserver 20% du montant prévisionnel des marchés à ce type d’entreprise. Il peut également prévoir dans le règlement de consultation, lorsque l’attributaire du marché est de nationalité étrangère, de choisir une PME en tant que sous-traitant. De même qu’il y a possibilité de prévoir une clause de compensation industrielle notamment pour les marchés de la défense nationale.

Mesures d’accompagnement
Il s’agit de l’arrêté fixant la rémunération des plans et documents techniques. Ces plans sont ceux établis par l’architecte et les bureaux de contrôle technique et utilisés pour l’élaboration des offres financières et techniques. Le deuxième arrêté fixe les modalités de publication des documents dans le portail des marchés publics. Les modèles des pièces exigées des concurrents et les mesures en faveur des PME feront aussi l’objet d’arrêtés spécifiques. Enfin le contrat d’architecte sera aussi défini par un arrêté. Il doit clarifier les modalités d’exécution des prestations en termes de conception, de suivi et de rémunération.