28/09/2013

Réalisation d’une étude relative à l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption

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Conscient de l’importance d’une approche stratégique globale et intégrée impliquant l’ensemble des parties prenantes concernées, à savoir le secteur public, le privé, la société civile et les médias, le gouvernement via le Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration a lancé un appel d’offres vise à concevoir et à élaborer une stratégie nationale concertée de prévention et de lutte contre la corruption dans sa dimension nationale et sectorielle.
Comme l’indique les termes de références dans son article premier, la corruption est un phénomène socioéconomique très complexe et difficilement mesurable de par son caractère secret et opaque, ses formes diverses et ses effets néfastes. L’analyse des différents indicateurs socioéconomiques, de développement et ceux spécifiques à la corruption démontre que celle-ci est désormais un phénomène endémique qui entrave considérablement le développement de notre pays et qui constitue un risque important et latent pour sa pérennité. 

Il existe au Maroc une forte volonté politique à tous les niveaux de l’Etat pour lutter contre le phénomène de la corruption. Cette volonté a été manifestée ouvertement dans plusieurs discours de SM le Roi, notamment celui de la fête du Trône 2012,  « il n’en demeure pas moins qu’un intérêt particulier doit être réservé à la mise en place effective des institutions prévues dans la nouvelle Constitution, ayant trait à la bonne gouvernance, à la lutte contre la corruption, et au développement économique et social en général », ou celui du 09 Mars 2011 « Nous avons décidé d’entreprendre une réforme constitutionnelle globale, sur la base de sept fondements majeurs …Sixièmement : La consolidation des mécanismes de moralisation de la vie publique et la nécessité de lier l’exercice de l’autorité et de toute responsabilité ou mandat publics aux impératifs de contrôle et de reddition des comptes. Septièmement : La constitutionnalisation des instances en charge de la bonne gouvernance, des droits de l’Homme et de la protection des libertés ».

Par ailleurs, la lutte contre la corruption a été déclarée comme priorité nationale par plusieurs gouvernements à partir des années 1990. Cette volonté s’est concrétisée par l’élaboration de plans d’action nationaux de prévention et de lutte contre la corruption en 2005 et en 2010. Elle s’est également concrétisée par des engagements internationaux et nationaux. En effet, le Maroc a ratifié la Convention des Nations Unies Contre la Corruption en 2007 et s’est attelé à la mise en œuvre de ses dispositions à travers plusieurs réformes notamment juridiques et institutionnelles.

Enfin, la constitution du Maroc de 2011 a consacré la gouvernance et l’intégrité en tant que principes fondamentaux et constitutionnels et elle les a cités en tant que tels dans son préambule. Elle a également dédié un chapitre (12) complet à la bonne gouvernance dans lequel ont été précisés les principes de base pour le renforcement des Instances chargées de la bonne gouvernance qui seront dotées notamment de l’Indépendance et des moyens nécessaires pour mener à bien leurs missions.

Cependant, malgré les avancées considérables qu’a connues le Maroc, l’impact des différentes réformes engagées sur les citoyens reste limité et le classement du Maroc dans les indices et les indicateurs internationaux demeure inquiétant. Le gouvernement est aujourd’hui conscient de l’importance d’une approche stratégique globale et intégrée impliquant l’ensemble des parties prenantes concernées, à savoir le secteur public, le privé, la société civile et les médias. A cet effet, le Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration vise à concevoir et à élaborer une stratégie nationale concertée de prévention et de lutte contre la corruption dans sa dimension nationale et sectorielle.
B–Champ de l’étude :
1.       A travers cette étude, le Ministère de la Fonction Publique et la Modernisation de l’Administration vise à atteindre les objectifs principaux suivants :
§  Faire un état des lieux, évaluer les actions entreprises et établir un diagnostic détaillé du phénomène de la corruption.
§  Dresser un benchmark des meilleures pratiques internationales en matière de prévention et de lutte contre la corruption.
§  Elaborer une cartographie globale des risques de corruption au Maroc.
§  Proposer des scénarii de mode de gouvernance de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.
§  Concevoir et élaborer la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption à même de réduire voire d’éliminer les risques identifiés.
§  Décliner la stratégie nationale en un plan d’action détaillé.
§  Elaborer les Termes de référence de 10 projets prioritaires.
§  Disposer de mécanismes et d’outils de suivi et d’évaluation de la stratégie et des plans d’action.
§  Elaborer les dispositifs de facilitation de la mise en œuvre de la stratégie et des plans d’action.
§  Dresser un plan de communication.

2.       Le concept de la corruption doit être considéré au sens large. Le prestataire devra considérer les principaux actes de corruption tels que définis dans la Convention des Nations Unies contre la Corruption (CNUCC). Par ailleurs, les dimensions suivantes doivent également être prises en compte dans le champ de l’étude : l’intégrité, la gouvernance, l’éthique, la transparence, la reddition des comptes et autres sujets y afférents.

3.       Le prestataire devra considérer les éléments suivants dans l’étude de l’existant et l’élaboration de la stratégie :
a.       L’étendu de l’étude devra tenir compte des dimensions nationale (rurale et urbaine), régionale et sectorielle,
b.      Le champ de la stratégie devra couvrir toutes les dimensions de la société  marocaine (secteur public, secteur privé, société civile).
c.       Déterminer les institutions prioritaires et/ou importantes et les intégrer dans le processus d’élaboration de la stratégie dans le cadre d’une approche participative.
d.      Considérer au moins les axes suivants dans ses travaux ou en proposer d’autres : la prévention, la répression, l’information/sensibilisation, la formation/éducation, le contrôle, l’évaluation, la gouvernance/institution et la coordination/coopération.
C - Déroulement de l’étude :
Cette étude s’étendra sur une durée de quinze (15) mois et se déroulera conformément aux quatre phases suivantes :

§  Phase I 
Etat des lieux et analyse de l’existant (4 mois).
§  Phase II 
Conception et élaboration de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption (4 mois). 
§  Phase III 
Elaboration des mécanismes et des outils de suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale (1 mois).
§  Phase IV    
Accompagnement à la mise en œuvre de projets pilotes (6 mois).


A suivre..

Source : Dossier d'appel d'offres.