04/02/2013

Marchés publics: Une étude sur les délais de paiement


Malgré la loi, les délais de paiement demeurent un casse-tête pour les chefs d’entreprises. L’association Amal Entreprises, organisation patronale réputée proche du PJD, est en train de mener une étude sur le recouvrement des créances. Celle-ci vise les retards de paiement en rapport avec les marchés publics. «Nous faisons un listing des cas, les raisons à l’origine du retard et nous proposerons des solutions», déclare Taïeb Aisse, président de l’association Amal Entreprises.

L’étude sera finalisée, selon les prévisions de son commanditaire, en mars. Une deuxième étude plus large, planchera sur l’environnement des affaires.
Amal Entreprises relève que le constat en matière de retards de paiement «n’est pas général» dans les marchés publics. A ce stade, l’association note que les difficultés de recouvrement sont liées notamment aux failles des systèmes d’informations, à la transmission de l’information entre ministères ou à des retards d’ordre procédural. Avec au final, un effet boule de neige pour les PME surtout. De par leur taille, ces entreprises résistent beaucoup moins à un manque de liquidité dû aux difficultés de recouvrement auprès des établissements publics ou des administrations.
Que faire au moment où le chef d’une entreprise doit à son tour régler des factures, honorer des échéances fiscales ou bancaires, payer ses salariés…? Des contraintes stressantes et pénalisantes qu’un fonctionnaire lambda est loin d’imaginer.
L’Etat n’a-t-il pas pris l’initiative -via le gouvernement- de «légiférer»? En effet, la loi sur les délais de paiement (version arabe) a été publiée au Bulletin officiel du 6 octobre 2011. Elle limite ainsi «le délai de paiement à 60 jours maximum à compter de la date de réception des marchandises ou de l’exécution de la prestation si les partenaires n’ont pas prévu un délai». Notez bien réception et non pas facturation (L’Economiste du 17 octobre 2011). Par contre, le délai convenu contractuellement ne peut dépasser 90 jours à compter de la date de la livraison de la marchandise ou de la prestation de services.
Globalement, il faut compter «en moyenne 150 jours pour le règlement d’une facture et le compte client peut représenter entre 120 et 180 jours du chiffre d’affaires et atteindre jusqu’à 50% du total bilan», selon la confédération patronale (CGEM). Et aucune catégorie d’entreprises n’est épargnée par les règlements tardifs, sauf que les plus pénalisées sont les TPE et PME. En 2011, Bank Al-Maghrib a relevé de son côté qu’au moins un effet de commerce sur cinq retourne impayé.
Prenons un autre cas de figure. Et si l’administration commençait par s’appliquer à elle-même les dispositions de la loi sur les délais de paiement? (Les administrations et les établissements publics ont été exclus du champ d’application de ce texte). En clair, le Trésor s’engagerait à rembourser aux contribuables les crédits d’impôts dans un délai n’excédant pas 2 mois. Faute de quoi des pénalités de retard lui seraient appliquées, exactement comme dans les transactions commerciales (L’Economiste du 24 août 2012). Ce qui reviendrait à mettre sur un même pied d’égalité l’entreprise et l’Etat.