14/07/2012

Une économie verte «inclusive» acceptée par les chefs d'Etat lors du Sommet de Rio +20

 Le Sommet de Rio + 20, qui a pris fin aujourd'hui(22 juin 2012), a produit une série de résultats qui, si ils sont adoptés au cours des prochains mois, offriront la possibilité de catalyser les efforts vers un 21 e siècle plus durable.


Les chefs d'Etat et les représentants de plus de 190 nations ont donné leur feu vert pour la transition vers une économie verte dans le contexte du développement durable et de l'éradication de la pauvreté.
Les Nations ont convenu qu'une telle transition pourrait être un «outil primordial», puisqu'elle permet, via des politiques ciblées, de créer des emplois décents, d'encourager l'inclusion et l'équité, et de maintenir les écosystèmes de la Terre.

La décision finale soutient les nations qui souhaitent encourager une transition vers une économie verte, tout en offrant aux économies en développement la possibilité d'accéder à un soutien international en termes de financement et de renforcement des capacités.

Le Sommet a également permis la création d'une série d'objectifs de développement durable (SDGS) visant à amener toutes les nations, riches et pauvres, à fixer des cibles pertinentes pour faire face à une série de défis : allant de la gestion durable des ressources d'eau, jusqu'à la gestion et la réduction des déchets alimentaires dans le monde entier.

Cette série d'objectifs (SDGS) devrait venir compléter les objectifs du Millénaire pour le développement après 2015. Elle reflète une réalité désormais acceptée : la transition vers une économie verte socialement inclusive, et la réalisation d'un 21e siècle durable, devra intégrer les empreintes environnementales des pays développés, ainsi que de celles des pays en voie de développement, puisque son but est d'éradiquer la pauvreté et de se diriger vers une voie de développement durable.

D'autres résultats potentiellement positifs ont été obtenus, parmi lesquels un cadre décennal sur la consommation et la production durables. Quelques entreprises privées ont profité de Rio +20 pour annoncer le lancement d'une série d'initiatives visant à prendre de l'avance en la matière, et ce y compris dans le domaine des achats gouvernementaux de biens et de services durables.

Une autre décision positive est celle de travailler sur un nouvel indicateur de la richesse mondiale, afin de dépasse l'étroitesse de la notion de PIB. Les gouvernements ont également accepté le principe d'obligation des entreprises à déclarer leurs empreintes environnementales, sociales et gouvernementales.

Après 40 ans de discussions et d'appels au renforcement des capacités du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), les gouvernements ont finalement convenu de revoir le statut de l'organisation.

Parallèlement, le Congrès mondial sur la justice, la gouvernance, et la loi pour la durabilité de l'environnement, soutenue par la Cour suprême du Brésil et le PNUE, s'est engagé à utiliser les lois internationales et nationales pour promouvoir la développement durable, les droits de l'homme et l'environnement et pour mettre en ?uvre les traités environnementaux.

Ce Congrès, qui a rassemblé quelques 200 délégués - dont des hauts magistrats et des procureurs généraux ? a appelé les gouvernements à mettre en place un cadre institutionnel pour le respect de la justice, de la gouvernance et de la loi en matière de la durabilité de l'environnement au 21ème siècle. Celui-ci devrait être soutenu par le PNUE.

Achim Steiner, Secrétaire général adjoint de l'ONU et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a déclaré: "Aujourd'hui, les gouvernements et les dirigeants mondiaux ont convenu que la transition vers une économie verte, soutenue par de solides dispositions sociales, offre une voie vers un 21e siècle durable".

"Plusieurs autres accords importants ont été également signés pour faciliter la transition : la création d'un nouvel indicateur pour mesurer la richesse et le progrès social, au-delà de l'étroitesse de la notion de PIB ; le renforcement de la responsabilisation et de la transparence des entreprises en ce qui concerne leur impact sur l'environnement, sur la société et sur la gouvernance des pays dans lesquels elles sont implantées", a-t-il ajouté.

"Le résultat de Rio +20 décevra et frustrera beaucoup de monde, surtout lorsque l'on dispose des analyses scientifiques, lorsque l'on sait que tant de familles et d'individus affrontent la dure réalité de la lutte quotidienne pour leur survie, et alors que l'on dispose de tant d'analyse sur le mode de développement de notre société, qui compte actuellement sept milliards de personnes, et la possibilité d'une trajectoire différente. Toutefois, si les nations, les entreprises, les villes et les collectivités peuvent se concentrer sur les résultats positifs du Sommet, cela nous aidera à réaliser un jour l'avenir que nous voulons", a-t-il ajouté.

"Parallèlement, après quatre décennies de discussions, les gouvernements ont décidé de réviser le statut du PNUE. Cette révision concerne des domaines clés tels que l'adhésion universelle et l'augmentation des ressources financières. Cette décision a été accueillie comme un moyen important pour améliorer le pouvoir, l'influence et l'impact global des ministres de l'environnement en termes de développement durable", a conclu M. Steiner.

Au-delà du PIB

Lors du Sommet de Rio +20, les participants ont exprimé leur inquiétude croissante par rapport à la notion de produit intérieur brut (PIB) qui est devenue obsolète dans un monde où les ressources naturelles se font de plus en plus rares, et où la pollution et l'exclusion sociale permettent de mieux évaluer la richesse d'une nation, tout en évaluant si cette nation progresse ou régresse.

Dans le document sur les résultats final du Sommet, il est demandé à la Commission statistique des Nations Unies de travailler avec d'autres organismes des Nations Unies, dont le PNUE, afin d'identifier de nouvelles options pour mesurer les progrès.

Les travaux de la Commission s'appuieront sur une série d'évaluations et de projets pilotes en cours à travers le monde.

La Richesse inclusive, qui se base sur l'indicateur d'économie nette créé par la Banque mondiale, a pour but d'élaborer d'un indicateur plus juste de la richesse nationale, couvrant non seulement Au travers du système des Nations Unies, les états membres ont proposé qu'un nouveau système de comptabilité économique et environnementale soit utilisé en la matière.


Les autres pistes pour un nouveau type d'indicateur comprennent:

L'effort de l'UE pour aller "au delà du PIB", lancé en novembre 2007, a pour objectif de développer un ensemble plus large d'indices macro économiques, autre que le PIB, et fournissant des informations sur la façon dont la croissance économique affecte sa propre fondation (stock de tous les actifs).
Plusieurs pays dont le Brésil, la Colombie, l'Allemagne, l'Inde et le Royaume-Uni ont, ou sont, en train d'effectuer des évaluations nationales sur la valeur de leurs atouts naturels, en suivant la méthode du rapport global intitulé : "L'économie des écosystèmes et la biodiversité organisée par le PNUE".


Consommation et de production
Une autre étape potentiellement importante a été l'adoption d'un plan cadre de 10 ans sur la consommation et la production durables couvrant plusieurs secteurs, allant du tourisme aux marchés publics.

A Rio +20, plus de 30 gouvernements et institutions internationales (dont le Brésil, le Danemark, la Suisse et le PNUE) ont annoncés le lancement d'une nouvelle Initiative internationale pour des achats publics durables. Le but est d'augmenter les dépenses publiques en matière de biens et services qui optimisent les bénéfices environnementaux et sociaux.

Des études indiquent des achats publics durables, de l'ordre de 15 à 25 pour cent du PIB, offrirait une formidable opportunité pou l'innovation verte et la durabilité.

De nombreux exemples, venant de partout dans le monde, montrent les achats publics durables ont le potentiel de transformer les marchés, de stimuler la compétitivité des industries écologiques, d'économiser de l'argent, et de préserver les ressources naturelles tout en favorisant la création d'emplois.


Dans le groupe des pays de l'OCDE, le marché des achats publics représentent près de 20 pour cent du PIB (soit plus de 4.700 milliards de dollars par an), tandis que dans les pays en développement, la proportion peut être légèrement plus élevée.

En Inde, par exemple, la valeur du marché des achats publics vaut environ 300 milliards de dollars, et devrait croître de plus de 10 pour cent par an dans les années à venir.

La politique d'achats publics écologiques du Japon, a contribué à la croissance des industries écologiques du pays, estimées à une valeur d'environ 430 milliards d'euros en 2010.

L'Europe pourrait économiser jusqu'à 64 pour cent d'énergie, soit 38 TWh d'électricité, rien qu'en remplaçant l'éclairage de rue par des solutions intelligentes d'éclairage.

En 2010, au Brésil, la Fondation pour l'éducation au développement a réussi à sauver 8.800 m3 d'eau, 1.750 tonnes de déchets et 250 kg de composés organo-halogénés (un résultat équivalent à l'activité mensuelle de 454 ramasseurs de déchets), à travers sa décision de remplacer les cahiers de notes normaux régulières par des cahiers fait en papier recyclé.


Les rapports sur la durabilité

On estime que 25 pour cent des 20.000 entreprises suivies par Bloomberg font état de leurs empreintes sur l'environnement, sur la société et sur la gouvernance. Cela signifie aussi que 75 pour cent ne le font pas.
Ces données approfondies offrent pourtant aux fonds de pension la possibilité d'investir dans des sociétés ayant une vision de leurs bénéfices à long terme, grâce aux rapports sur durabilité qu'elles fournissent. Cela aiderait aussi les gouvernements à mesurer la contribution des multinationales aux objectifs nationaux de durabilité et aux progrès des pays, au-delà de la simple notion de PIB.

Le 20 juin, le Brésil, le Danemark, la France et l'Afrique du Sud, des pays dont plusieurs ont déjà imposés aux bourses d'échange plus de transparence en la matière, ont annoncé qu'ils souhaitaient développer la question des rapports sur la durabilité avec le soutien du PNUE et de l'initiative Global Reporting.

Révision du statut du PNUE

Lors du Sommet de Rio +20, il a également été convenu de mettre le statut du PNUE à niveau, afin de renforcer le pilier environnemental du développement durable.

Les décisions touchent au nombre limité de membres du PNUE, qui se situe actuellement à 58 Etats membres. Désormais, le PNUE bénéficiera de l'adhésion universelle des membres de son Conseil d'administration. Enfin, les ressources financières du PNUE seront augmentées, via une allocation accrue du budget ordinaire de l'ONU.

Il a également été convenu d'améliorer, lors la prochaine Assemblée générale de l'ONU, la capacité du PNUE à aider les Etats membres à renforcer les liens entre la science et la politique au niveau régional et national, notamment via le processus Global Environment Outlook du PNUE.

Dans le cadre de l'intensification de cette relation globale entre les scientifiques et les gouvernements, le Conseil international pour la science dirigée par le Prix Nobel,Yuan-Tseh Le, a également lancé l'initiative «Terre d'avenir», en collaboration avec le PNUE et l'UNESCO.

Les différents moyens d'encourager la participation de la société civile et des villes sont également envisagés dans le cadre du processus de renforcement du PNUE.

Les gouvernements, la société civile et le secteur privé se sont préparés pendant plus de deux ans à la Conférence des Nations Unies pour le développement durable (Rio +20).

Tout au long des préparatifs et pendant le Sommet de Rio +20, l'ONU et le PNUE ont fournis des évaluations, des études et des options politiques pour aider les Etats membres à évaluer les options pour un changement transformateur.

Les travaux du PNUE sur l'économie verte, réalisés avec l'aide d'un large éventail d'organismes des Nations Unies et d'autres partenaires, a conduit à la publication d'une série de rapports de soutien, dont:

-Notes aux rédacteurs

La Conférence des Nations Unies pour le développement durable 2012 (Rio +20), conclu le 22 Juin 2012.
Le www.unep.org.greeneconomy économie verte

Les activités du PNUE à la CDD 2012 (Rio +20) sont à http://www.unep.org/rio20/

Plus d'informations contactez: Nick Nuttall, directeur par intérim de la Division de la communication et l'information du public et porte-parole du PNUE, au Tel: +55 11 6593 8058, après le 22 Juin +254 733 632755, E-mail: nick.nuttall@unep.org