23/03/2012

Une pratique Hollandaise : La Hollande veut favoriser les quartiers difficiles à travers les marchés publics

Lors de son meeting de Marseille ce jeudi, François Hollande a égrené toute une batterie de mesures destinées relancer l’emploi dans les banlieues et quartiers estampillés "difficiles". A côté de la création d’une Banque publique d’investissements ou d’une offre de formation spécifique, il souhaite notamment activer le levier des marchés publics.
Le candidat socialiste veut ainsi créer "une clause d’insertion" qui oblige les entreprises qui décrochent des fonds auprès des collectivités locales – pour bâtir une école, un hôpital ou rénover une route par exemple – à embaucher prioritairement des jeunes du cru.
Interrogé par leJDD.fr, Alain Vidalies, secrétaire national chargé du Travail et de l'Emploi au PS, voit dans cette mesure un catalyseur des embauches, rappelant que "dans ces quartiers le chômage des jeunes s’élève à 40%, contre 23% au niveau national". Surtout, il se défend de tout chambardement concernant ces marchés publics, puisque "beaucoup de collectivités locales ont déjà mis en place de leur propre chef de telles clauses dans leurs appels d’offres, notamment via les chantiers d’insertion". Créés à l’initiative des communes ou des départements, ces dispositifs conventionnés par l’Etat permettent effectivement d’embaucher des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales ou professionnelles. Pour Alain Vidalies, François Hollande propose donc simplement de "généraliser ce principe".

"Difficile de trouver une main d’œuvre adéquat"

Simple sur le papier, la mesure n’est pourtant pas du goût de Jean-François Roubaud, le président de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME). Joint par leJDD.fr, il juge que cette nouvelle clause risque d’empêcher certaines sociétés d’accéder à ces marchés publics. "Pour une petite entreprise de 15 ou 20 salariés, ce n’est pas forcément évident de trouver la main d’œuvre adéquat sur un bassin donné : avec ce dispositif, des PME risquent donc de ne plus pouvoir concourir à certains projets d’investissements", s’inquiète-t-il. Par voie de conséquence, les collectivités concernées pourraient alors elles aussi éprouver des difficultés à trouver des sociétés répondant à ces critères, et donc capables de répondre à leurs besoins.
Difficile toutefois d’évaluer le montant total des marchés publics de ces quartiers dits "difficiles". Reste qu’à l’échelle de la France, ces appels d’offres pèsent au total quelques 130 milliards d’euros, soit 73% des investissements réalisés par les collectivités locales.