15/09/2011

Heureusement qu’il y a la presse et la CGEM

Heureusement qu’il y a la presse et la CGEM pour mettre le sujet budgétaire à l’ordre du jour. Sans elles, on finirait par croire que le Maroc est un pays n’ayant nul besoin d’un budget et qui, comme dans les contes de fées pour enfants, vit de l’air du temps.
Ou alors on pourrait imaginer que le Maroc est un pays si totalitaire que personne n’a le droit d’y parler des finances publiques; moins encore qu’en Corée du Nord!

Malheureusement, les contes de fées n’existent pas; sauf quand ce sont des comptes purs et durs.
Cependant, rien ne perturbe nos hommes politiques, pas même l’angoisse qui monte dans l’opinion publique : elle n’a personne à qui parler, alors que le monde entier discute budget, finances publiques, déficits et redressement, surtout dans les pays qui ont des élections au programme.
Tout le monde voit bien qu’il y a des enjeux colossaux, des redistributions et des sacrifices. On comprend bien que le monde ne sera plus jamais comme avant, qu’il y a des reconstructions radicales à faire…
Dans cette vaste remise en cause, les Marocains sont davantage sollicités par les débats et discours des classes politiques espagnole, française, européenne, voire américaine, grecque ou allemande que par notre propre classe politique, que par notre propre gouvernement.
Parce que notre classe politique est démissionnaire, et ce en dépit de tous les avantages et responsabilités que lui donne la nouvelle Constitution, les Marocains sont davantage focalisés sur les enjeux politiques à Paris ou à Madrid que sur Rabat. Parce qu’ils n’existent pas en tant que citoyen aux yeux de leur propre classe politique, les Marocains débattent et pensent comme s’ils étaient plus citoyens de France ou d’Europe que de leur propre pays, le Maroc!
Par la stratégie du vide, notre classe politique a réussi à évincer les citoyens. Quel meilleur moyen de conserver privilèges et avantages?!