Les entrepreneurs et investisseurs avertis doivent surveiller en continue et comprendre minutieusement le comportement de la commande publique. L’objectif de cet effort et capacité est de permettre aux décideurs et managers d’anticiper l’impact des changements sur les prévisions de ventes et de développement de leur entreprise.
Des changements opérés par les autorités marocaines dans le domaine de la commande publique et finances publiques doivent attirés l’intention.
Ces derniers temp, le Maroc déploie de nouvelles réformes qui modifient certainement le comportement des acteurs et des actes publics relatifs aux marchés publics de l’Etat, des établissements et entreprises publiques et des collectivités territoriales. Le Centre des Marchés Publics (C.M.P) vous en livre quelques exemples inspirants pour disposer d'une vision macroéconomique et stratégique de ce domaine
Sur le long terme, le modèle de développement (NMD) recommande entre autres de mettre les achats publics sur les rails de la diversification productive et de l’innovation. Ça concerne en particulier certain secteur stratégique (digital, santé ...).
En matière des finances et de politiques publiques, trois secteurs prioritaires sont définis : la santé, l’éducation et l’hydraulique. Certains ministères augmentent ainsi leur budget. Donc une recomposition des opportunités offertes par les dépenses publiques a commencé.
La programmation triennale offre elle aussi un nouveau tableau de bord pour suivre les prévisions de dépenses en ce qui concerne les marchés publics. En plus de l’année en cours, ce programme pluriannuel fournit des données indicatives sur les deux années suivantes. A cet égard, j’estime aussi que la base des données des marchés publics tenue par la TGR est sur le point d’être ouverte au public.
Sur le plan juridique, un remaniement global du cadre juridique est en cours. Déjà le texte de base à savoir le décret relatif au marché public est renouvelé. Sa mise en œuvre est prévue le premier septembre 2023. Les nouveautés réglementaires sont nombreuses et il faut les lire avec un esprit d’entrepreneur stratège.
Sur le plan macro-économique, il convient de rappeler que la croissance au Maroc est tirée principalement par la demande interne, en particulier par la consommation des administrations publiques et les investissements publics. Lorsque la demande extérieure des biens et services marocains n’est pas prometteuse, il faut attendre une accentuation de la concurrence sur le marché interne de la part des opérateurs à vocation exportatrice. Ces derniers dirigent leurs efforts vers les marchés publics au niveau local pour compenser la perte des commandes provenant de l’étranger.
Dans un contexte inflationniste (matière premiers, produits de base ..) la pression sur les ressources publiques augmente et il se pose la question du financement de la demande publique et son corollaire la gestion du déficit et la dette publique. Conscient de l’impact négatif d’une demande externe décroissante sur le PIB, le Maroc ne peut sacrifier l’effort public en matière de demande interne et recourt certainement à des sources de financement en dehors des recettes fiscales. La monétisation des actifs y compris immobiliers est à l’ordre de jours pour ne pas compromettre le ratio de l’endettement et assurer le financement requis.
La baisse de la demande externe, en particulier les partenaires commerciaux de la zone Euro, signifie que l’économie des pays partenaires souffre et les opérateurs vont chercher des débouchés au Maroc profitant des instruments juridiques en place (ZLE, AMP de l’OMC..). Ce comportement n’aura pas seulement un effet sur la concurrence mais risque aussi de contribuer à creuser la balance commerciale et de paiement. Heureusement, le nouveau décret comporte des dispositions. Mais il faut préalablement jalonner le terrain sur le plan stratégique (politique achat public harmonisée ..) et sur le plan opérationnel (volet formation et accompagnement des acheteurs..).
Source : CMP