L’accès des PME aux marchés publics continue de susciter le
débat. Et pour cause, cette frange d’entreprises qui constitue 95% du tissu
économique se trouve souvent exclue et ne goûte pas au gâteau que les grandes
entreprises se partagent.
Cette réalité a été rappelée lors d’une rencontre
organisée récemment par Inforisk et Economie Entreprises où des experts en la
matière ont évoqué les obstacles qui conditionnent le développement des PME et
par conséquent leur contribution à la croissance de l’économie nationale.Espace publicitaire : Avez-vous besoin d’une formation ou conseil en marchés publics, veuillez prendre directement contact avec un consultant du Centre des Marchés Publics par téléphone au +212 666 716 600 ou par adresse email bureaucmp@gmail.com
La fragilité des PME est une réalité qui se confirme en période de crise
lorsque les marchés publics sont en stand-by comme cela a été le cas lors de la
période transitoire du remaniement ministériel en 2017. Comme a souligné Amine
Diouri, Directeur Etudes & Communication chez Inforisk, cette
période a été marquée par un pic inhabituel de faillites de PME soit de 50% qui
s’est avéré lié au blocage des marchés publics ainsi que des retards de
paiements. La commande publique est donc une locomotive de cette frange du
tissu économique pas facile à décrocher et du coup elle ne contribue pas de
manière optimale au développement de l’économie nationale.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’après une enquête réalisée pour le
compte de l’association Transparency Maroc, auprès d’un échantillon de 400
entreprises, seulement 10% de celles-ci participent de manière régulière
aux marchés publics et près de 60% jugent que les procédures
correspondantes sont complexes, coûteuses et entachées de corruption.
« Il est désormais nécessaire de professionnaliser la gestion des
marchés publics pour plus d’équité. Cela passe par l’explication des textes
juridiques notamment le texte des marchés publics, mais aussi le contrôle et
l’audit de ses marchés. Et c’est la responsabilité du maître d’ouvrage
public », a précisé Mohammed Benahmed, expert international dans la
chaîne de financement du développement territorial durable.
Il a également rappelé la nécessité de réunir les conditions nécessaires
pour que la commande publique atteigne les résultats qui lui sont assignés, et
qui sont de deux ordres d’importance égale : d’une part, la couverture des
besoins de la commande publique, dans un cadre de transparence et de
concurrence loyale, et d’autre part la maximisation des impacts
socio-économiques induits par la manière dont la commande publique est
attribuée et exécutée.
Qu’en est-il du financement ?
Autre frein qui entrave l’émergence des PME et pas des moindres, le
financement. Talon d’Achille de toute structure mais principalement des TPE et
PME, l’accès au financement est une barrière que seules les entreprises qui ont
« les reins solides » peuvent surmonter.
Pour Khalid El KAoumi, Directeur général délégué Pôle engagements et
opérations de Finéa : il ne s’agit nullement d’un déficit en instrument de
financement. il corrobore ses propos : l’Etat a mis en place un arsenal de
mesures et d’outils (Maroc PME, CCG, Finéa, les banques…) pour accompagner
financièrement les TPE et PME. Et pourtant, ces dernières sont plutôt
pessimistes dans leur ressenti. « Il s’agit d’un problème de
communication qui fait que bons nombres d’entreprises ignorent même l’existence
de ses outils. C’est pourquoi il faut absolument mettre en place un dispositif
qui permet à la TPE et la PME de pouvoir accéder à l’information »,
a-t-il précisé.