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14/03/2019

La Confédération marocaine de TPE-PME monte au créneau


La grogne de la Confédération marocaine de TPE-PME s’accentue. Le mutisme de la Primature et des départements de l’équipement et de l’industrie face à ce que la confédération considère comme exclusion des TPE non classifiées du marché public, continue de susciter la colère de cette instance qui représente environ 4 millions d’unités productives, soit 95% du tissu économique. 


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La confédération présidée par Abdellah El Fergui a saisi le chef de gouvernement, Abdelkader Amara et Moulay Hafid Elalamy quant au «préjudice» que porte une récente circulaire du ministère de l’intérieur aux très petites entreprises ayant longtemps milité pour accéder à la commande publique.
La circulaire en question est celle relative au système de qualification et de classification des entreprises de construction et travaux publics adressée en mi-février par le ministère de l’intérieur aux walis et gouverneurs. «Nous n’avons toujours pas eu de réponses officielles quant à notre requête. Cette décision vient à l’encontre des quelques acquis que l’on a pu avoir et surtout à l’encontre des orientations stratégiques visant à accompagner, à appuyer et à promouvoir la très petite et moyenne entreprise», indique à ALM le président de la Confédération marocaine de TPE-PME.
La circulaire telle qu’elle est définie impose le système de qualification et de classification des entreprises œuvrant dans le BTP comme un outil de sélection des participants aux appels d’offres. Ce système, relève-t-on de la circulaire, a donné des garanties tangibles quant à l’efficacité, la technicité et le financement de l’entreprise qualifiée. La qualification et la classification sont attribuées par une commission habilitée composée de représentants de ministères et d’organisations professionnelles. Ce process d’octroi est également pointé du doigt par la confédération.
Outre la lourdeur et la complexité des procédures, Abdellah El Fergui cite également la falsification des données présentées par un bon nombre d’entreprises. «Auparavant , l’entreprise devait non seulement justifier son dossier avec des documents attestant ce dont elle possède comme moyens matériels et humains mais il y avait également des commissions régionales qui se rendaient sur place pour contrôler et vérifier la véracité des informations fournies. Aujourd’hui, le recours se fait uniquement sur la base de présentation de documents ce qui ouvre la voie à la fraude»,souligne M. El Fergui. Et d’ajouter que «cette décision cautionne non seulement des entreprises ayant des classifications falsifiées mais également une catégorie d’entreprises dont la plupart sont présentes sur l’axe Casablanca-Rabat écartant ainsi les petites entreprises dans les régions qui n’ont pas d’autres sources d’activité que le marché public». Selon M. El Fergui, cette circulaire profiterait avant tout aux gros comptes.
«Les 40 milliards de dirhams investis dans le marché public iront à 1,5% des entreprises du Maroc au moment où 95% du tissu économique est d’emblée écarté. C’est inconcevable. Il ne faut pas oublier qu’avant de grandir, toutes les entreprises sont passées par le stade de la TPE. En adoptant une telle décision quel espoir donnera-t-on aux jeunes porteurs de projets?», s’interroge M. El Fergui. Le président de la Confédération marocaine des TPE-PME lance un appel franc à toutes les instances afin de placer la TPE au cœur des priorités conformément aux Hautes orientations royales. «On ne cessera de le répéter, le système privé a atteint ses limites. Il est temps de revoir un nouveau modèle pour insuffler une nouvelle dynamique économique au niveau national. Et pour ce faire, la CGEM doit se joindre à nous pour défendre la cause des TPE qui sont un levier économique indéniable, notamment dans les régions», conclut-il.