«En 2018, la commande publique dédiée au BTP s’élèvera à 42
milliards de DH couvrant les secteurs routier, autoroutier, ferroviaire,
maritime, portuaire ainsi que ceux de l’eau, des équipements publics et de la
sécurité routière», annonce le ministre de tutelle.
D’ailleurs, le PLF 2018
prévoit un investissement public global de 195 milliards de DH, soit 5
milliards de plus que 2017. L’Etat se rattrape en augmentant la commande
publique après une année presque blanche cumulant ainsi les budgets de 2017 et 2018.
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Par ailleurs, l’an prochain
connaîtra la poursuite du programme pour la lutte contre les disparités
sociales et territoriales dans le monde rural. Un programme doté de 50
milliards de DH sur la période 2017-2023. Sur ce total, 30 milliards seront
dédiés à l’aménagement et la réhabilitation des routes rurales de 30.000 km.
Dans le détail, 22 milliards seront financés par le Fonds de développement
rural et 8 milliards de DH par le ministère de tutelle.
La tutelle a tenu à préciser
que le contrat-programme BTP et ingénierie est en cours de finalisation. «Le
contrat-programme sera signé d’ici peu. Les ministères concernés y apportent
les derniers ajustements», précise le ministre. Amara a également profité de
cet événement qui rassemble les membres de la FNBTP, corporation qui revendique
80% de l’activité du secteur pour passer des messages forts: «Depuis mon
arrivée à la tête de ce département, j’ai été gavé des problèmes du secteur:
baisse de commande publique, concurrence étrangère, dumping, informel, retard de
paiement, non-généralisation de la préférence nationale...
Un climat d’incertitude plane
depuis quelques années, malgré des éclaircies. Pour l’heure, il va
falloir converger tous les efforts pour affronter les difficultés et les
dépasser, comme l’a souligné le chef du gouvernement. C’est un signal fort de
la dynamique qui est en train de se déclencher». Le ministre a appelé les
opérateurs à conjuguer leurs efforts pour aller de l’avant et inscrire ce
secteur dans un cycle de croissance positive.
Surtout que les dernières
années étaient difficiles pour le secteur qui est une locomotive de l’économie.
Sur le défi de la qualité, le message de Abdelkader Amara était clair: «Cette
vision se propose d’assurer une évolution fortement qualitative du secteur du BTP.
Le taux d’exécution doit être amélioré davantage». Dans ce contexte fortement
concurrentiel, les entreprises doivent doubler d’effort pour s’imposer face à
des entreprises étrangères (turques, chinoises…) qui ont placé la barre haute.
Ce recadrage du ministre de
tutelle est venu en réponse à El Mouloudi Benhamane, président de la FNBTP, qui
avait déclaré, dans son discours d’ouverture: «Nous avons besoin d’une nette
visibilité de la part des pouvoirs publics. Nous implorons les décideurs pour
encourager les entreprises à l’intérieur du pays et pour accompagner celles qui
veulent percer en Europe et en Afrique». Et d’ajouter: «Nous insistons
également sur l’application du principe de préférence nationale dans les appels
d’offres, la reconnaissance du droit de réclamation des paiements ainsi que
l’écoute et la réactivité».
Pour dépasser la morosité que
vit le secteur actuellement, le contrat-programme tant attendu par la
profession affiche des objectifs ambitieux. C’est la pierre angulaire d’une
feuille de route pour le développement de l’ingénierie et l’entreprise
nationale établie à l’horizon 2022.
Cette stratégie vise à permettre au secteur de contribuer au PIB à hauteur de
81 milliards de DH. Elle cible également la création de près de 1,2 million
d’emplois, d’ici 2022. S’y ajoute une évolution annuelle de 3% pour la
productivité apparente par employé et par année. La tutelle a également
souligné que cette vision passe par l’amélioration de la compétitivité des
entreprises du secteur et le renforcement de la contribution du secteur à
l’économie à l’horizon 2022.
Ce plan permettra ausi de
créer des champions nationaux dans le domaine du bâtiment et travaux publics
avec des participations de l’Etat et du secteur privé qui entraîneront dans
leurs sillages les petites et moyennes entreprises. Abdelkader Amara a
également évoqué la création d’un observatoire public qui se chargera de
l’encadrement et la veille au respect des normes et principes de surveillance
et des essais pratiqués par les opérateurs.
Pour rappel, le chef du
gouvernement avait reçu les représentants de la FNBTP pour écouter leurs
doléances et accélérer le processus de finalisation du contrat-programme. El
Othmani a qualifié le secteur de stratégique et a insisté sur la nécessité d’un
effort conjugué du secteur public et du privé pour sortir de cette impasse.
Consortiums maroco-africains
La 5e
édition du salon BTP Expo a été marquée par la signature de deux conventions de
partenariat avec le Bénin et la Côte d’Ivoire. L’objectif est de constituer des
groupements maroco-africains pour faire face à une concurrence étrangère accrue
au Maroc et en Afrique. «L’avenir du BTP en Afrique est très prometteur»,
soutient El Mouloudi Benhamane, président de la FNBTP. Cet événement vise ainsi
à renforcer le partenariat avec les pays africains dans le secteur du BTP et à
nouer de nouveaux contacts à travers des rencontres BtoB. Plus de 30 pays et
250 entreprises exposent au BTP Expo. Et plus de 100.000 visiteurs y sont
attendus.