L’écosystème du livre scolaire étranglé par les impayés de
l’opération «1 million de cartables. Les libraires qui fournissent les écoles
ne sont toujours pas payés. Leur nombre dépasse le millier. Cette année, ils
ont reçu un acompte de 30% de leurs factures. Ils ont déjà tenu un sit-in le
jeudi 14 avril devant le siège du ministère de l’Education pour exiger leur
remboursement. Un autre est prévu le mercredi 27 avril.
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La «coordination» des
libraires organise, vendredi 22 avril, un point de presse pour dénoncer la
situation.
L’enveloppe budgétaire allouée à l’opération s’élève à 350 millions de DH, dont 100 millions proviennent du budget de l’Etat. Le reste étant financé par des sponsors institutionnels. Et c’est justement la part du financement qui fait défaut.
Les impayés de l’opération 1 million de cartables, qui porte en fait chaque année sur plus de 4 millions de kits, risquent de mettre à genoux toute la filière, qui se retrouve engagée dans un cercle vicieux. En effet, les libraires qui ne sont pas payés dans les délais seront dans l’impossibilité de payer les éditeurs. Du coup, ils ne pourront pas s’approvisionner en livres scolaires. Et, à leur tour, les éditeurs ne trouveront pas preneur pour leur production.
Les éditeurs du livre scolaire sont toujours suspendus au feu vert du ministère de l’Education nationale. Comme à pareille période de l’année, ils doivent attendre l’autorisation de la tutelle avant de lancer l’impression des manuels prévus au programme de la rentrée. «Lorsqu’une édition remonte à plus de cinq ans, les éditeurs ont besoin d’un avenant de la Direction des programmes du ministère de l’Education pour la réimprimer. La procédure porte sur les rectifications qui doivent être apportées à certains livres. Les éditeurs sont en train de préparer les épreuves nécessaires à l’obtention des avenants. Mais cette décision prend beaucoup de temps», explique Ahmed Filali Ansari, président de l’Association marocaine des éditeurs. Les rectifications en question concernent parfois des données statistiques, des illustrations, une mise en conformité avec la Constitution de 2011 ou les lois de manière générale. 50% des livres sont concernés par une mise à jour.
Le retard récurrent dans la délivrance des autorisations de réimpression bouscule sérieusement les éditeurs, dans leurs relations avec les imprimeurs, les fournisseurs et autres prestataires de services tels que les rédacteurs et autres illustrateurs. Certains éditeurs impriment leurs livres à l’étranger. Là encore, les imprimeurs doivent prendre leurs dispositions afin de faire face aux commandes de leurs donneurs d’ordre marocains. «Nos partenaires à l’étranger doivent être informés à temps de nos besoins pour pouvoir s’approvisionner en intrants, notamment le papier qui est une denrée chère et périssable. C’est la raison pour laquelle ils doivent anticiper leurs achats pour pouvoir pratiquer des conditions de vente favorables», souligne Filali. Au cours de ces dernières années, les éditeurs nationaux ont profité de la crise financière qui a touché le secteur de l’édition en Europe, mais ils sont rattrapés par les fluctuations de l’euro à cause du manque de visibilité. Cela fait plusieurs années que les éditeurs font appel aux imprimeurs à l’étranger. Assez pour bénéficier de conditions de vente privilégiées puisque les éditeurs nationaux ne se voient plus réclamer de crédit documentaire. Un produit bancaire qui représente un surcoût de 1% du montant.
Par ailleurs, le ministre de l’Education nationale avait annoncé que les matières scientifiques allaient être «refrancisées» pour éviter la rupture avec le supérieur. Mais à ce jour, les éditeurs n’ont toujours pas reçu d’instructions pour éditer les livres scolaires dans la langue de Molière. Selon la profession, ce ne sera pas pour la rentrée scolaire 2016-2017. «Un arrêté du chef du gouvernement fixe entre 14 et 18 mois le délai entre l’élaboration du cahier des charges, les appels d’offres, le choix des éditeurs, l’attribution des marchés, l’homologation des livres et l’impression. Par conséquent, la refonte de ces livres n’est pas possible pour la rentrée prochaine», prédit Filali Ansari. Les élèves devront donc continuer d’utiliser les mêmes manuels scolaires que par le passé.
L’enveloppe budgétaire allouée à l’opération s’élève à 350 millions de DH, dont 100 millions proviennent du budget de l’Etat. Le reste étant financé par des sponsors institutionnels. Et c’est justement la part du financement qui fait défaut.
Les impayés de l’opération 1 million de cartables, qui porte en fait chaque année sur plus de 4 millions de kits, risquent de mettre à genoux toute la filière, qui se retrouve engagée dans un cercle vicieux. En effet, les libraires qui ne sont pas payés dans les délais seront dans l’impossibilité de payer les éditeurs. Du coup, ils ne pourront pas s’approvisionner en livres scolaires. Et, à leur tour, les éditeurs ne trouveront pas preneur pour leur production.
Les éditeurs du livre scolaire sont toujours suspendus au feu vert du ministère de l’Education nationale. Comme à pareille période de l’année, ils doivent attendre l’autorisation de la tutelle avant de lancer l’impression des manuels prévus au programme de la rentrée. «Lorsqu’une édition remonte à plus de cinq ans, les éditeurs ont besoin d’un avenant de la Direction des programmes du ministère de l’Education pour la réimprimer. La procédure porte sur les rectifications qui doivent être apportées à certains livres. Les éditeurs sont en train de préparer les épreuves nécessaires à l’obtention des avenants. Mais cette décision prend beaucoup de temps», explique Ahmed Filali Ansari, président de l’Association marocaine des éditeurs. Les rectifications en question concernent parfois des données statistiques, des illustrations, une mise en conformité avec la Constitution de 2011 ou les lois de manière générale. 50% des livres sont concernés par une mise à jour.
Le retard récurrent dans la délivrance des autorisations de réimpression bouscule sérieusement les éditeurs, dans leurs relations avec les imprimeurs, les fournisseurs et autres prestataires de services tels que les rédacteurs et autres illustrateurs. Certains éditeurs impriment leurs livres à l’étranger. Là encore, les imprimeurs doivent prendre leurs dispositions afin de faire face aux commandes de leurs donneurs d’ordre marocains. «Nos partenaires à l’étranger doivent être informés à temps de nos besoins pour pouvoir s’approvisionner en intrants, notamment le papier qui est une denrée chère et périssable. C’est la raison pour laquelle ils doivent anticiper leurs achats pour pouvoir pratiquer des conditions de vente favorables», souligne Filali. Au cours de ces dernières années, les éditeurs nationaux ont profité de la crise financière qui a touché le secteur de l’édition en Europe, mais ils sont rattrapés par les fluctuations de l’euro à cause du manque de visibilité. Cela fait plusieurs années que les éditeurs font appel aux imprimeurs à l’étranger. Assez pour bénéficier de conditions de vente privilégiées puisque les éditeurs nationaux ne se voient plus réclamer de crédit documentaire. Un produit bancaire qui représente un surcoût de 1% du montant.
Par ailleurs, le ministre de l’Education nationale avait annoncé que les matières scientifiques allaient être «refrancisées» pour éviter la rupture avec le supérieur. Mais à ce jour, les éditeurs n’ont toujours pas reçu d’instructions pour éditer les livres scolaires dans la langue de Molière. Selon la profession, ce ne sera pas pour la rentrée scolaire 2016-2017. «Un arrêté du chef du gouvernement fixe entre 14 et 18 mois le délai entre l’élaboration du cahier des charges, les appels d’offres, le choix des éditeurs, l’attribution des marchés, l’homologation des livres et l’impression. Par conséquent, la refonte de ces livres n’est pas possible pour la rentrée prochaine», prédit Filali Ansari. Les élèves devront donc continuer d’utiliser les mêmes manuels scolaires que par le passé.
A quand les livres d’éducation islamique?
Les rectifications concernant
les manuels d’éducation islamique n’ont toujours pas été transmises aux
éditeurs alors que le Souverain avait ordonné que ces livres soient expurgés du
discours appelant à la haine et à la violence. Ministères de l’Education, des
Habous, Conseil supérieur de l’enseignement et Conseil des oulémas devraient
plancher sur la refonte du programme. Ce qui devrait prendre encore du temps.
Moralité: le gouvernement n’a toujours pas de visibilité pour l’enseignement.