15/02/2016

Efficacité énergétique : La plus-value des SDL

Face aux contraintes des changements climatiques, les Etats redoublent d’efforts pour intégrer le souci écologique dans leurs stratégies. Mais au-delà des plans nationaux, c’est au niveau local que les grands efforts peuvent être menés.
«Le gisement d’efficacité énergétique est énorme, surtout dans un domaine comme l’éclairage public, qui constitue le 2e poste des charges d’exploitation dans les communes après la masse salariale», signale Abdelali Khalil, patron d’Oksa, une société privée qui pilote la SDL lancée par la mairie de Salé pour la gestion de l’éclairage public. 

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Les villes et autres collectivités locales sont interpellées par ce chantier décisif pour la durabilité des territoires. Sauf que les communes et conseils municipaux ne sont pas tous prêts à s’inscrire dans cette démarche. Manque de moyens, absence d’expertise technique… autant d’arguments avancés par les élus pour expliquer le retard dans la normalisation de l’approche écologique dans la conception des projets. Or, «il s’agit surtout d’une question de volonté politique. Car le financement peut être mobilisé facilement si le projet est bien monté. De même qu’il existe des solutions techniques pour réaliser des économies de consommation d’énergie», a expliqué Abdelali Khalil. Ce modèle présente une série d’avantages pouvant renforcer l’implication des collectivités locales dans le développement de solutions d’efficacité énergétique dans différents domaines. Le ministère de l’Intérieur avait réuni récemment les présidents de communes, lors d’une conférence à Rabat, pour les sensibiliser au sujet de l’efficacité énergétique et au rôle que peuvent jouer les SDL pour relever ce défi. Surtout que les communes ont un double challenge: assurer la bonne marche et la continuité du service public, tout en œuvrant à réaliser des économies dans la consommation d’énergie. Ce qui est valable pour différents secteurs dont l’éclairage public, le transport en commun, la distribution d’eau potable, l’assainissement… Pour chacun de ces domaines, des solutions techniques existent. L’essentiel c’est «l’engagement des acteurs politiques». Surtout que des domaines comme «l’électricité sont un acte de pouvoir, souvent exploité par les élus dans une relation directe avec les citoyens. Lorsqu’on confie sa gestion à une entité privée, les élus perdent cette capacité d’influencer directement la vie des personnes», explique-t-on. Or, les SDL permettent aux collectivités locales d’être plus performantes dans la réponse aux attentes des citoyens en termes de service public, tout en œuvrant à la réalisation des objectifs d’efficacité énergétique. «Les SDL permettent un contrôle direct des collectivités sur les prix et la qualité des prestations, en plus d’une souplesse de fonctionnement, des procédures de décision et du statut du personnel». Pour l’instant, Salé est la première ville à lancer une SDL pour s’occuper de l’éclairage public avec une approche d’efficacité énergétique. A Marrakech, la décision politique a été prise au niveau de la mairie et sera bientôt déclinée en appel d’offres. Les autres sociétés de développement local déjà en place sont surtout dédiées au transport en commun ou à la gestion des parkings. Pour l’instant, les communes ont déjà lancé une série de mesures pour réaliser des économies d’énergie et optimiser le rendement des services publics. Un document de la Direction des régies et des services concédés du ministère de l’Intérieur montre par exemple qu’en matière de distribution d’électricité, trois types d’actions ont été lancées. Elles visent l’amélioration des rendements des réseaux de distribution, la maîtrise de la consommation des clients et la rationalisation des consommations de l’éclairage public. Surtout que «certaines villes sont sur-éclairées», a indiqué le patron d’Oksa. D’où «l’importance du diagnostic effectué avant le lancement des actions». L’idée est de mettre en place des projets qui correspondent aux spécificités de chaque territoire.

Contraintes
La réalisation de l’objectif de l’efficacité énergétique n’est pas une mince affaire, surtout après des années de laisser-aller au niveau local. Des opérateurs privés avancent qu’il est aberrant de parler d’efficacité énergétique au moment où le service public, qui est d’aboutir à un maximum de puissance d’éclairage, n’est pas assuré. Pour eux, il faut jouer la carte de la transparence dans la relation avec les communes. En clair: «il faut présenter un projet crédible, avec une évolution en étapes, en prenant en considération toutes les contraintes». En tête, la vétusté du réseau électrique au niveau de plusieurs villes.