Le Maroc veut améliorer la convergence des interventions des
différentes parties prenantes au développement urbain. L’idée est d’éviter la
reproduction de quelques erreurs, comme celles qui ont marqué la réalisation de
certaines villes nouvelles, à l’image de Tamesna, nées de l’absence de
préparation préalable de l’architecture du partenariat entre les intervenants.
C’est ce qu’a souligné Driss Merroune, ministre de l’Urbanisme, lors de
l’atelier organisé autour de «l’amélioration de la mise en œuvre des opérations
urbaines, et le renforcement des cadres de partenariat». Un événement qui a
permis de mettre en avant les conclusions de l’étude réalisée par
l’Onu-Habitat, dans le cadre du partenariat avec le ministère de l’Habitat et
le groupe Al Omrane. Espace publicitaire : Avez-vous besoin d’une formation ou conseil en marchés publics, veuillez prendre directement contact avec le consultant du Centre es Marchés Publics par téléphone au +212 666 716 600 ou par email
L’importance de la coordination de l’action publique dans
le domaine urbain semble être prise en compte par le gouvernement. D’ailleurs,
Nabil Benabdallah a estimé que «nous pourrions être plus efficaces si nous
arrivons à prendre en considération les différentes facettes liées à cette
opération, dont notamment l’aménagement du territoire, sa répartition, la
régionalisation avancée… Ces éléments offrant au pays la chance pour porter le
développement par le bas». D’autant plus que cette convergence «permettra de
mieux faire face à une série de défis, dont la protection de l’environnement et
la consécration du développement durable», comme l’a souligné Badr Kanouni,
président du directoire du groupe Al Omrane. Globalement, le travail réalisé par
l’Onu-Habitat en partenariat avec le département de Benabdallah et Al Omrane
vise à «mettre en œuvre un cadre stratégique pour identifier les axes
d’intervention pour une approche collective en faveur de la ville». Après une
étape de consultations au niveau local, notamment sur les sites choisis par ce
programme, à savoir Tamesna (Rabat), Ras El Ma (Fès) et Sidi Taïbi (Kenitra),
un document a été réalisé reprenant les différents atouts et contraintes
identifiés. Au niveau des acquis, cette étude met l’accent sur «la mobilisation
du foncier pour ces projets, qui constitue une réelle opportunité». S’y ajoute
le «caractère innovant de ces opérations et leur intégration de bonnes
pratiques». Néanmoins, certaines contraintes ont tendance à limiter la portée
des actions menées par l’Etat au niveau des territoires. En effet, une série
d’écueils «constituent un frein à la mise en œuvre des opérations au niveau des
trois projets et à leurs effets escomptés sur la fabrication urbaine et à leur
articulation aux territoires environnants». Cela concerne notamment «la nature
du montage des opérations, en termes technique et financier». Parallèlement,
«le volet des études paraît limité, compte tenu des enjeux des projets et d’une
nécessaire démarche d’anticipation», est-il noté.
Les rédacteurs de ce document donnent l’exemple de Tamesna qui fait état d’une «insuffisance des éléments constitutifs d’une entité urbaine». En clair, «l’ouverture à l’urbanisation sur la totalité du site a rapidement mis en exergue la carence du volet urbanistique». A cela s’ajoute la concentration sur les projets de logement social, «qui ne favorise pas la commercialisation des autres opérations». Parallèlement, les experts de l’Onu-Habitat ont aussi pointé «l’insuffisance du cadre contractuel, qui ne favorise pas le partage des responsabilités». Cela est couplé à la persistance d’une «approche sectorielle et d’un manque d’insertion des projets dans les politiques publiques».
Les rédacteurs de ce document donnent l’exemple de Tamesna qui fait état d’une «insuffisance des éléments constitutifs d’une entité urbaine». En clair, «l’ouverture à l’urbanisation sur la totalité du site a rapidement mis en exergue la carence du volet urbanistique». A cela s’ajoute la concentration sur les projets de logement social, «qui ne favorise pas la commercialisation des autres opérations». Parallèlement, les experts de l’Onu-Habitat ont aussi pointé «l’insuffisance du cadre contractuel, qui ne favorise pas le partage des responsabilités». Cela est couplé à la persistance d’une «approche sectorielle et d’un manque d’insertion des projets dans les politiques publiques».
Ancrage territorial
La résolution des problèmes qui limitent la portée de
l’intervention de l’Etat dans le domaine urbain passe par des actions de trois
niveaux, selon le document de l’Onu-Habitat. Ces recommandations portent sur
les trois projets de Tamesna, Ras El Ma et Sidi Taïbi, mais sont aussi appelées
à «être élargies au cadre d’intervention national». Il s’agit d’abord d’un
niveau technique de gestion des projets. L’idée est d’accorder une plus grande
importance à la phase des études, en se basant sur des documents comme le
schéma directeur de l’aménagement urbain. «La perception des
opérations-lotissements, voire de recasement, doivent évoluer vers une démarche
de fabrication urbaine intégrée», est-il noté. Au niveau de la gouvernance,
l’idée est de favoriser «le renforcement des cadres de coopération pour chaque
projet, afin de faciliter sa mise en œuvre». Cela concerne notamment les
engagements contractuels entre les parties prenantes, le partage des
responsabilités et la redevabilité lors de l’évaluation des projets. Cela devra
s’accompagner d’une consolidation du niveau institutionnel, à travers
l’adoption d’une approche en amont, qui a pour référentiel la Politique de la
ville, le programme villes sans bidonvilles et le projet de régionalisation
avancée.