09/02/2015

Le BTP s’oriente vers la stabilisation en 2015


Les BTP sont dans l’expectative. «L’objectif en 2015 n’est pas de faire de la croissance mais de stopper les baisses. Les mauvais résultats enregistrés en 2014 sont essentiellement dus aux intempéries qui ont bloqué les chantiers lors du 4ème trimestre 2014.
Au niveau de la fédération, nous espérons arriver à stabiliser la situation cette année», tient à préciser David Toledano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC). Cette nouvelle année sera donc résolument une année de stabilisation, depuis maintenant 4 ans l’activité ne fait que baisser. Un constat lourd qui contraste avec les perspectives de relance en 2015 annoncées par certains analystes. Des prévisions justifiées par les 189 milliards de DH de commandes publiques prévues par la loi de finance. Un budget qui devrait normalement profiter à tout l’écosystème BTP (chantier de construction, société de gros œuvres, cimentiers, équipementiers…).
Espace publicitaire : Avez-vous besoin d’une formation ou conseil en marchés publics, veuillez prendre directement contact avec le consultant du Centre es Marchés Publics par téléphone au +212 666 716 600 ou par email
Une embellie tempérée par Toledano, «ses investissements ne seront pas débloqués en une année mais plutôt sur 3 ans. Le montant alloué pour cette année n’est que de 32 milliards de DH. Bien que plusieurs projets d’investissement dans différents secteurs ont été évoqués pour cette année, notamment des ports, des routes, des aéroports…». La reprise du secteur reste conditionnée à celle de l’immobilier. «Sur l’habitat, là où il y a vraiment du potentiel, le logement social est très calme, l’on a jamais vu une morosité aussi forte dans le logement», explique le président de la FMC. Le dispositif de logement pour classe moyenne, quant à lui, reste assez timide au démarrage, très peu d’opérateurs osent franchir le pas, par manque d’incitatifs et à cause de la cherté du foncier. Les rares expériences qui se font aujourd’hui dans le cadre de ce dispositif affichent des prix de ventes dépassant les 8.000 DH/m2, alors que le prix conventionné est de 6.000 DH. «En Europe, quand l’immobilier est en baisse, le prix du terrain baisse. Au Maroc les gens ne sont pas pressés de vendre leur foncier, ils préfèrent vendre au prix fort. Tant que cette logique de wait and see prévaut la valeur du terrain ne connaîtra aucune baisse», constate Toledano. La grande crainte de 2015 reste les délais de paiement qui pourraient se rallonger, une prévision partagée par le cabinet Euler Hermes. «Il faut savoir que notre secteur est très capitalistique. Il y’a des investissements lourds qui sont injectés qu’il faut amortir et tant qu’il y’aura des problèmes sur les délais de paiement tout le monde va souffrir», s’alarme Toledano.
Source