26/12/2014

BTP: Des pronostics de reprise pour 2015



Des ponts qui s’effondrent, des routes barrées, des ouvrages d’art complètement délabrés… Dès les premières précipitations, de nombreux équipements s’effondrent comme des châteaux de cartes. Cette actualité vient relancer le débat sur les manquements aux normes de construction, les règles de sécurité, les vices de forme ou encore le non-respect des cahiers des charges… «Sur le plan procédural, tout est verrouillé, mais une fois sur le terrain, toutes les dérives sont tolérées», dénonce un expert français, qui travaille pour le compte d’un bureau de contrôle et d’études à Casablanca.
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Afin de mettre de l’ordre dans ce secteur hautement stratégique, le Ministère de l’Habitat a décidé d’associer les professionnels du bâtiment au projet de code de construction. Certains corps de métiers comme la Fédération du conseil et de l’ingénierie (FMCI), ont exprimé quelques remarques et propositions. Dans les concertations, la FMCI propose que l’application de la nouvelle loi soit étendue à toute construction abritant le public, que son propriétaire soit public ou privé et quels que soient son usage et sa superficie. Pour rappel, l’ancienne mouture se limitait aux ouvrages initiés par des opérateurs privés et publics comportant quatre niveaux et plus et totalisant une surface cumulée des planchers excédant 400 m2. Autre proposition normative des ingénieurs, l’élargissement des études techniques aux travaux de seconds œuvres, au lieu de les confiner aux seuls travaux de gros œuvres. Ce qui implique d’ajouter l’électricité, la plomberie ou encore la sécurité, aux études techniques obligatoires. La FMCI propose aussi de pouvoir procéder à l’arrêt des travaux en cas de défaillances qualifiées de graves, notamment celles qui portent sur la stabilité ou la non-conformité des travaux. Une proposition qui vise à éviter que des cas d’effondrement (comme celui de Bourgogne) ne se reproduise.
Ce projet de loi vient à point nommé, vu que le secteur du bâtiment connaît depuis quelques années de multiples dérives. Les maux du secteur sont inquiétants: non-respect du cahier des charges, modifications des plans, dérogations sur dérogations, défauts de constructions, malfaçons, rafistolages dans les finitions, non-conformité de biens avec les maquettes, délais de livraison interminables.

«Nous avons tiré la sonnette d’alarme il y a plus de deux ans sur plusieurs activités du secteur du BTP qui devient de plus en plus critique», explique Ouadie Madih, SG de la Fédération nationale des associations de consommateurs au Maroc (FNAC). Aujourd’hui, le constat est que les mauvaises pratiques se généralisent et se banalisent dans l’impunité. D’où l’urgence de sortir le code de construction des tiroirs de l’administration de tutelle.  Autres pratiques dénoncées, le recours à des matériaux de construction de très mauvaise qualité, faisant fi des règles élémentaires et des normes.

Code de construction
La corporation des professionnels du BTP attend avec impatience le détail du code de construction. Un chantier censé mettre de l’ordre et délimiter les responsabilités en cas de défaillances techniques. Le code devra identifier tout l’écosystème et les intervenants qui opèrent dans l’acte de construire. Il est aussi attendu sur l’analyse des procédures de normalisation et de certification des matériaux de construction. Ce qui permettra de traquer directement les lacunes et insuffisances. Une fois finalisé, le Code comptera avec un référentiel de contrôle intégré des matériaux de construction. Il identifiera également les risques dans les chantiers.