07/10/2014

Commerce extérieur Le Maroc renforce son bouclier juridique

Après 4 ans d’attente, la refonte de la loi sur le commerce extérieur est fin prête. Une réforme qui avait nécessité l’élaboration d’une étude lui servant de base. Le département de Mohamed Abbou vient de finaliser un avant-projet de loi dont les dispositions mettent à jour un texte entré en vigueur il y a plus de 2 décennies.
Le Maroc a depuis multiplié les accords de libre-échange et souscrit aux nouveaux engagements de l’OMC dans le cadre du cycle de l’Uruguay. D’ailleurs, la réforme se justifie par la nécessité d’«adapter la réglementation aux derniers accords de l’OMC qui ont imposé de nouveaux engagements et mécanismes d’application», peut-on relever dans la note de présentation. Elle s’explique aussi par «l’apparition de nouvelles problématiques nécessitant une révision des modes de gestion et de contrôle de certaines opérations du commerce extérieur, notamment celles qui affectent la sécurité internationale». Sans oublier «la prolifération anarchique des opérateurs du commerce extérieur en l’absence d’un cadre réglementaire spécifique organisant cette activité», est-il indiqué.
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Principale nouveauté: la définition de prescriptions encadrant les négociations d’accords commerciaux internationaux pour rendre le processus «plus inclusif et transparent». Le texte stipule que toute négociation doit être encadrée par un mandat comportant les objectifs commerciaux, économiques et même politiques de l’accord à signer. Sachant que les associations professionnelles y seront impliquées. Ce qui devrait les réjouir, surtout que le secteur privé a toujours dénoncé sa marginalisation par rapport au processus de négociations des ALE.
Dans le détail, ce document doit également définir les mesures d’accompagnement à même d’assurer une mise en œuvre d’un accord profitable à l’économie nationale. D’ailleurs, le projet de loi précise que les échanges ne doivent pas être en défaveur de la balance commerciale du pays dont le déficit a atteint des niveaux plus qu’alarmants, notamment 126 milliards de DH en 2013. A défaut de quoi, la tutelle pourra prendre des mesures de prohibition ou de restriction des échanges des marchandises concernées. 
Définir le métier de l’importateur
Autre apport de la réforme : l’instauration d’un registre des opérateurs du commerce extérieur comme formalité préliminaire à l’exercice de l’activité d’importation et d’exportation. Sachant que les professionnels doivent renouveler leur inscription tous les deux ans. Les personnes physiques ou morales réalisant occasionnellement des importations ou exportations dont la valeur n’excède pas un montant fixé par l’administration seront dispensées d’inscription au registre.
Sont également exemptés les associations à but non lucratif, les coopératives ne disposant pas d’identifiant fiscal, les établissements scolaires étrangers établis au Maroc, sans oublier les services de l’Administration publique.  Par ailleurs, d’autres dispositions de ce projet de loi tendent à protéger la production nationale.  Le texte confirme le principe de libéralisation des échanges tout en prévoyant des limites aux opérations d’importation et d’exportation. Celles-ci ne doivent pas nuire aux droits d’auteur et de reproduction ainsi qu’à la propriété industrielle et commerciale.
Protection de la production nationale
La réforme de la loi sur le commerce extérieur maintient la possibilité de mise en place de mesures de restrictions quantitatives à l’importation comme à l’exportation pour des raisons de protection de la santé, de l’ordre public, de l’environnement et de sécurité alimentaire. La liste des marchandises soumises à ces restrictions sera fixée par voie réglementaire. Le projet de loi conseille aussi aux opérateurs d’éviter l’exportation des marchandises bénéficiant d’une mesure de soutien à la consommation.