13/06/2014

Infrastructures routières: Le difficile pari de la maintenance

Trois jours durant, plus de 500 experts marocains et étrangers se sont penchés sur la problématique de la gouvernance en matière de développement des infrastructures routières, à Skhirat, lors de la 9e édition du Congrès national de la route.
«Le grand défi n’est pas seulement la réalisation de nouvelles routes, mais également arriver à assurer leur maintenance dans de bonnes conditions», soulève Aziz Rabbah, ministre de l’Equipement, du transport et de la logistique, lors de son intervention. Sur ce volet, il rappelle qu’une partie du réseau existant se trouve dans un état dégradé. De même pour les ouvrages d’art dont le nombre à traiter avoisine 1.000 sur un total de 7.500 ouvrages.

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«La réhabilitation et la consolidation uniquement de 200 ponts vont nécessiter près de 4 milliards de DH», indique Rabbah. Ce dernier rappelle également que les besoins en autoroutes pour les prochaines années sont d’environ 1.700 km. Il serait difficile à l’Etat seul de mobiliser les ressources humaines et financières nécessaires pour la réalisation et la maintenance du réseau routier national. Il faut innover pour trouver les bonnes formules en matière de partenariat public-privé. Mohamed Najib Boulif, ministre délégué chargé du Transport, a rappelé que dans le domaine routier, le Maroc a adopté une approche participative impliquant tous les acteurs concernés, à commencer par les conseils des élus locaux et régionaux ainsi que les autres départements ministériels.
Cette approche participative permet aux acteurs de collaborer dans la préparation des projets et la définition des priorités. Pour lui, cette participation fait partie de la gouvernance. Mais il faut aussi poursuivre la mise en place des institutions et l’amélioration de l’environnement des affaires pour permettre de développer davantage et dans la transparence le partenariat public-privé (PPP). Un cadre qui va permettre de confier la maintenance d’une partie du réseau avec une première initiative concernant la rocade du Nord. La rencontre de Skhirat a été également une opportunité pour les entrepreneurs marocains du secteur routier de rappeler certains de leurs condoléances. «L’esprit de partenariat que nous avons appuyé et défendu n’est pas toujours une réalité tangible sur le terrain», lance d’emblée Abdelaziz Dahbi, président de l’Association marocaine des routes (AMR). Et d’ajouter, «la lenteur des réformes et leur application handicape la bonne marche des projets (CCAG, loi sur les carrières, révision des prix et la généralisation de l’application de la préférence nationale; )».
Le président de l’AMR affiche aussi son inquiétude pour «l’afflux de vagues successives d’entreprises étrangères y compris des entreprises d’Etat et leur pratique de dumping continue, ce qui pose de réelles difficultés à l’entreprise nationale». Il y a aussi la pratique d’annulation des marchés adjugés et le retard dans le paiement qui se traduit négativement sur l’entreprise concernée. La rencontre de Skhirat a été aussi une occasion pour avoir une idée sur les expériences dans d’autres pays comme le Mali, le Cameroun, la Tunisie, le Canada, l’Inde et Qatar. Ce dernier est engagé dans un programme ambitieux à l’horizon 2030 dans lequel est prévu le premier réseau de métro dont les travaux seront achevés vers 2019.