Il y a deux manières d'apprécier les engagements de la BAD (Banque africaine
de développement) au Maroc.
Côté pile, le portefeuille des opérations ne
comporte plus de projets à risque.
C’est du moins ce qui ressort de la revue de la performance du portefeuille des opérations de la BAD au Royaume, présentée hier à Rabat. Mieux encore, «les gains en efficacité sur les opérations se sont renforcés en 2013», a souligné Amani Abou Zeid, représentante résidente de cette institution financière au Maroc.
C’est du moins ce qui ressort de la revue de la performance du portefeuille des opérations de la BAD au Royaume, présentée hier à Rabat. Mieux encore, «les gains en efficacité sur les opérations se sont renforcés en 2013», a souligné Amani Abou Zeid, représentante résidente de cette institution financière au Maroc.
Côté face, le partenariat BAD-Maroc se
heurte à des obstacles liés à la gestion financière des projets. Parmi ceux-ci,
le montage des opérations. En effet, la Banque reproche aux établissements
chargés de l’exécution des projets d’entamer les chantiers avant que les études
préalables ne soient finalisées. Pis encore, «certains projets ont été lancés
sans avoir toute l’équipe nécessaire pour la gestion financière», a déploré
Olivier Bretche, chargé des opérations BAD-Maroc. Ce dernier reproche également
aux partenaires marocains de présenter des taux de décaissement en déphasage
avec le niveau d’avancement des projets et de fournir un reporting irrégulier et
de qualité inégale. L’Onep (ONEE après la fusion) fait partie des partenaires
rappelés à l’ordre. Dans le cadre de son 10e projet d’alimentation en eau
portable, l’Office devra en effet fournir à la BAD les preuves exigées pour la
satisfaction des conditions spécifiques au décaissement. Il devra également
statuer sur le reliquat à l’origine de l’annulation du financement de la station
de traitement de la ville de Taounate dont le coût est estimé à 4 millions
d’euros, soit 45 millions de DH. Le département de l’Agriculture est également
dans le collimateur de la BAD. Il pourra être privé des dons qui lui permettent
de financer son programme de développement des infrastructures d’irrigation si
le contrat des consultants n’est pas signé avant fin 2013.
En dépit de ces
menaces, la BAD a préparé une série de recommandations permettant au Maroc de
préserver sa place privilégiée. Autrement, «la Banque procédera à l’annulation
d’un bon nombre de ses opérations», a prévenu Abou Zeid. Elle a d’ailleurs
affirmé que la BAD sera plus stricte sur les prorogations des opérations aussi
bien de prêts que de dons, qui doivent être assorties systématiquement par des
justificatifs réalistes en termes de capacité de réalisation.
Ainsi, la BAD
exige un reporting des projets dans le respect des délais et de qualité. Pour y
parvenir, le gouvernement est appelé à mettre en place une task force
particulièrement pour les dons et tenir des réunions trimestrielles avec les
agences d’exécution des projets et les responsables de la banque. Dans le même
ordre, il faudra inclure systématiquement un chargé d’acquisition et un
responsable de gestion financière dans les équipes d’exécution durant le montage
des opérations. En clair, il faudra faire preuve de plus de rigueur en matière
d’accompagnement des opérations, particulièrement dans le domaine de la gestion
financière.
Performances
Le Maroc est le premier client de la BAD avec un
montant d’engagements nets établi à plus de 25,7 milliards de DH à fin septembre
2013. La configuration sectorielle de ce partenariat fait ressortir une forte
concentration dans les infrastructures qui représentent près de 90% des
engagements. Il s’agit notamment des énergies renouvelables, du transport et de
l’assainissement. Les autres investissements viennent en soutien aux réformes
publiques, aux programmes d’appui à l’agriculture, au secteur privé et à la
formation. Actuellement, 11 opérations d’assistance technique, d’un montant de 8
millions d’euros, sont en cours d’exécution.