16/05/2012

L’accès aux marchés publics s'inscrit au plan d'action de la CGEM

DANS sa première sortie médiatique, Miriem Bensalah-Chaqroun, unique candidate à la présidence de la CGEM, a d’emblée assuré qu’elle «ne souhaitait pas» se retrouver dans une telle posture (L’Economiste du 7 mai 2012).
Par ailleurs, la présidente élue a insisté sur un point transversal à toutes les PME: le financement qui est un enjeu majeur et bride la croissance. Il faut rapidement rendre opérationnelle la loi sur les délais de paiement à travers la publication du décret d’application. Les PME étouffent aujourd’hui à cause de problème d’impayés.

La première dame qui présidera le patronat pour trois ans a été élue hier au cours d’une assemblée générale haute en couleurs. Tous les anciens patrons des patrons étaient présents, manière de marquer l’importance de l’évènement. C’est la première fois qu’une femme est à la tête de la confédération patronale. Elle fera équipe avec son binôme, Salaheddine Kadmiri qui dirige une PMI des composants électroniques et électriques. Il assurait aussi la présidence de la Commission PME du patronat.  La toute nouvelle présidente du patronat doit faire face à un contexte économique particulier. «La conjoncture que nous traversons est difficile, mais doit-on l’accepter sans combattre? Nous devons être offensifs», confiait-elle dans une récente interview à L’Economiste. La nouvelle présidente de la CGEM n’aura pas de délai de grâce. Les chefs d’entreprise sont inquiets de la contraction de l’activité économique annoncée dans toutes les prévisions. Dès son installation, il lui faudra donc tenter d’apaiser les appréhensions de ses pairs. Et dans une seconde phase, elle devra déployer toute son énergie pour obtenir la mise en œuvre de mesures structurelles qu’elle prévoit dans sa plateforme. Quelques éléments majeurs ressortent de ce programme. Un, pour «développer le capital humain», elle suggère la création d’un droit individuel pour les salariés ainsi qu’une juste utilisation de la taxe de la formation professionnelle. C’est-à-dire instituer un droit à la formation continue pour chaque salarié. Et en parallèle, reconsidérer l’usage actuel des recettes de la taxe de la formation professionnelle. Deux, rendre obligatoire par la loi la compensation industrielle «afin d’atteindre nos objectifs de croissance et d’emploi». Pour les grands marchés publics, il sera imposé au soumissionnaire de sous-traiter par exemple des activités de production ou de maintenance industrielle auprès d’entreprises marocaines existantes. Ce texte devra par ailleurs instituer l’obligation d’externaliser quelques activités support auprès d’entreprises marocaines et d’assurer une partie de leur sourcing localement.
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