24/01/2012

Benkirane contractualise «la bonne gouvernance»

Plus qu’un slogan, la bonne gouvernance est érigée en priorité nationale par le gouvernement Benkirane! C’est d’ailleurs le grand enjeu de cette législature censée donner le coup d’envoi «à l’application et l’opérationnalisation des dispositions de la nouvelle Constitution». En effet, la traduction des orientations de cette loi suprême passe indubitablement par la bonne gouvernance, l’implémentation de nouveaux comportements basés sur la transparence, la définition des responsabilités et la corrélation entre responsabilité et contrôle. C’est en tout cas ce que promet la déclaration gouvernementale. Plus qu’une simple déclaration d’intentions, le gouvernement Benkirane est résolument déterminé à traduire sur le terrain ses engagements en termes de moralisation de la vie publique. Pour preuve, il vient de créer un département dédié (Affaires générales et bonne gouvernance), piloté par Najib Boulif.
Forte de cette architecture nouvelle, l’équipe au pouvoir insiste sur la transparence et l’égalité des chances dans l’accés aux marchés publics et la gestion déléguée. Un chantier ambitieux qui intègre plusieurs paramétres dont la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. La première étape sera donc consacrée à l’harmonisation de l’arsenal juridique, procédures et techniques régissant les marchés publics. Pour le gouvernement Benkirane, la bonne gouvernance est associée à l’efficacité de l’investissement public et une meilleure exploitation des ressources. Ainsi, tout projet bénéficiant d’incitations publiques sera soumis à l’évaluation. Pour une meilleure répartition des richesses et la lutte contre l’économie de rente et les monopoles, l’Etat compte mettre en place des programmes contractuels et des cahiers de charges. En clair, le gouvernement a l’intention de remplacer les agréments et les avantages par des contrats liés à des cachiers de charges. Sur ce point précis, la déclaration fait allusion à la pêche maritime, à l’exploitation des carrières et le transport.
Le texte de politique générale consacre également la notion de responsabilisation et évaluation avec obligation de résultats dans le public. Le gouvernement ambitionne de réformer la loi relative au contrôle financier de l’Etat pour renforcer et développer davantage les mécanismes d’évaluation. Les mécanismes de gouvernance seront également verrouillés par la mise en place d’une charte des bonnes pratiques auprès des entreprises et établissements publics. Objectif : évaluer les travaux, moderniser les mécanismes et procédures de gestion avec plus de transparence. Le tout sur fond d’une nouvelle culture de communication sur les projets et les réalisations. La charte sera relayée par la généralisation de l’audit.
Fonctionnaires
FAIT nouveau, l’Exécutif compte mettre en place une grille de rémunérations qui se base sur le mérite, la productivité et l’éfficacité dans la fonction publique. Par ailleurs, le système de rémunéations devra inciter au redéploiment des fonctionnaires dans les régions les plus reculées. Le gouvernement s’engage aussi sur une revalorisation progressive des salaires minimums. Une promesse qui doit être prise avec beaucoup de précautions vu l’état actuel des Finances publiques.