29/11/2011

Entreprises marocaines : PJD vous promet 30% des marchés publics

Le PJD aura-t-il mis le doigt sur les vrais maux du Maroc? Si les alliances qui formeront le futur gouvernement ne sont pas encore connues, il sera aux couleurs islamistes sans aucun doute. Ainsi, le programme électoral présenté par le PJD passe au statut de feuille de route du nouveau gouvernement. Et les promesses sont bien multiples.
Le parti de Benkirane s’engage, en effet, à réduire la pauvreté de moitié, sûrement un argument qui a pesé lourd auprès des masses populaires qui sont la réelle force électorale. Les islamistes visent aussi une réduction du taux d’analphabétisme de 20% en 2015 et de 10% en 2020. A l’horizon 2015, la population de 15 à 24 ans sera totalement alphabétisée.
Plus encore, le parti promet d’augmenter de 40% les revenus moyens individuels et de relever les pensions mensuelles minimales à 1.500 DH. Plusieurs mesures dans l’emploi et la formation permettront, selon le PJD, de réduire de 2% le taux de chômage. Parmi ces mesures, 100.000 bourses seront accordées aux jeunes diplômés et demandeurs d’emplois, pour couvrir leurs besoins en période de stage. Pour les sans- emploi, le PJD propose la mise en place d’une allocation chômage. Le Smig passerait à 3.000 DH avec une baisse de l’IR sur les salaires bas et moyen et une augmentation de la participation des revenus élevés. Le Parti de la justice et du développement recherche une meilleure répartition des richesses et une amélioration du pouvoir d’achat. Cela se traduirait par la mise en place d’un nouveau système de TVA basé sur l’exemption des produits alimentaires et pharmaceutiques essentiels, une taxation à 30% des produits de luxe (l’alcool serait aussi concerné) et une hausse de la taxe sur les terrains non bâtis (TNB). Quant aux entreprises, elles verront leur IS passé de 30 à 25% pour les TPE et les GE et à 15% pour les TPE de moins de 5 millions de DH. Des orientations également qui rejoignent les propositions du patronat. 


Les partisans de Benkirane prônent une fibre nationaliste en voulant réserver 30% des marchés publics aux entreprises marocaines. Aussi, le seuil d’investissement nécessaire pour bénéficier des avantages prévus par la commission nationale des investissements devrait passer de 200 à 100 millions de DH. Sous l’ère PJD, les banques islamistes auront sans doute leur place dans le paysage financier. L’ensemble de ces mesures devraient donc porter le taux de croissance à 7%. A l’international, le PJD se dit ouvert à toute collaboration surtout avec l’Union européenne et les Etats-Unis, mais avec un rééquilibrage des rapports. Côté opinion publique, certains se demandent si le PJD allait toucher aux libertés personnelles. Lahcen Daoudi, secrétaire général adjoint du parti, s’est voulu rassurant. Pas d’interdiction de consommation d’alcool, ni obligation de port de voile… le PJD appliquera un «islam light».