28/06/2011

Abbas El Fassi: le gouvernement se penche sur la mise en oeuvre d'un plan d'action pour lutter contre la corruption

M. El Fassi, qui intervenait lors de la séance d'ouverture du 7ème Forum panafricain sur la modernisation des services publics et des institutions de l'Etat, a indiqué que le Maroc connaît des réformes profondes et substantielles relatives à l'organisation des rapports entre les institutions de l'Etat, à la consolidation des bases de la véritable démocratie, au parachèvement de l'édification de l'Etat de droit à travers la consécration des principes fondamentaux ayant trait aux droits de l'Homme et au droit humanitaire international, à l'interdiction et à la lutte contre toutes les formes de discrimination et à la bonne gouvernance.
Le Maroc a franchi d'importants pas en matière de lutte contre la corruption, la vulnérabilité et l'exclusion, ainsi qu'en matière de généralisation de l'approvisionnement du milieu rural en eau et électricité et d'adoption du Régime d'assistance médicale pour les économiquement démunis (RAMED), outre les pas franchis en matière d'enseignement, de santé et d'égalité des sexes, a ajouté M. El Fassi, lors de cette rencontre, organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI avec pour thème "lutte contre la corruption et renforcement de la bonne gouvernance afin de réduire la pauvreté et réaliser le développement global et durable en Afrique".
M. El Fassi a noté que cette rencontre intervient en prélude à l'organisation par le Maroc en octobre prochain de la 4ème Conférence des pays membres de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la prévarication et la corruption. Le choix porté sur le Maroc pour abriter cette rencontre constitue non seulement une reconnaissance de la part de la communauté internationale pour les efforts déployés par le Royaume en matière de lutte contre la corruption et de consolidation de la bonne gouvernance, mais également une incitation en vue de préserver les acquis réalisés dans ce domaine à travers des initiatives et des programmes stratégiques prometteurs.
Il a relevé que ce Forum panafricain se tient aujourd'hui dans une conjoncture délicate marquée par des changements profonds dans des pays et régions du monde qui affrontent de nouveaux défis suscitant l'intérêt et constituant une grande préoccupation pour la communauté internationale. Ces régions ambitionnent de concrétiser la démocratie et le développement, dans le respect de la dignité et la consécration de l'égalité et des droits de l'Homme, a signalé le Premier ministre.

Il a rappelé que les pays africains ont adhéré à la réalisation et à la mise en application des programmes et plans de développement, en particulier les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et qui visent d'ici 2015 à combattre la pauvreté, à assurer lŒéducation pour tous, à promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, à réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans, à améliorer la santé maternelle, à combattre le VIH/Sida, le paludisme et dŒautres maladies.
M. El Fassi a, en outre, rappelé que dans Son discours prononcé lors du Sommet des OMD (New York-septembre 2010), SM le Roi Mohammed VI avait passé en revue les réalisations accomplies à la faveur de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) lancée en 2005 au Maroc, et qui a été accompagnée de réformes substantielles et de programmes sectoriels et stratégiques de grande envergure.
Le Premier ministre a, dans ce sens, mis l'accent sur la nécessité d'oeuvrer, plus que jamais, et de conjuguer les efforts de tous les pays africains, en vue de lutter contre la pauvreté et réaliser le développement durable dans le continent, ainsi que de combattre la prévarication et le fléau de la corruption et renforcer la bonne gouvernance pour parvenir au développement économique et social escompté.
Il a toutefois relevé qu'on ne peut désormais atteindre les OMD dans leur globalité en l'absence d'une volonté politique visant la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption sur la base d'un partenariat mondial élargi et en fonction d'un agenda bien déterminé.
Partant de ce constat, le Premier ministre a affirmé que SM le Roi a donné dans Son discours historique du 9 mars dernier, des signes forts dans le sens d'une réforme globale de la Constitution, soulignant que le renforcement des mécanismes de moralisation de la vie publique et la mise en corrélation de l'exercice de l'autorité et de la responsabilité publique avec la réédition des comptes et le contrôle, ainsi que la constitutionnalisation des Instances de la bonne gouvernance et des droits de l'Homme et de la protection des libertés, figurent parmi les fondements principaux de cette réforme constitutionnelle.
Le projet de la nouvelle Constitution, a-t-il précisé, stipule dans son préambule et dans plusieurs de ses articles, notamment le renforcement des institutions de l'Etat moderne sur la base de la participation, le pluralisme, la consolidation des mécanismes de bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, la transparence, la reddition des comptes, la déclaration du patrimoine et l'élaboration d'une Charte des administrations publiques.
Le projet de la nouvelle constitution a consacré le rô le des organes et instances de défense des droits de l'Homme et de la bonne gouvernance, et ce à travers le renforcement du rôle et de l'indépendance de la cour des comptes et des cours régionales des comptes dans le contrô le des deniers publics et de l'impunité, a rappelé le premier ministre.
Il a également cité la constitutionnalisation du conseil de la concurrence chargé de veiller à une concurrence libre et loyale, d'assurer la transparence et l'équité dans les relations économiques et l'Instance nationale de probité et de lutte contre la corruption qui a pour mission notamment de coordonner, de superviser et d'assurer le suivi de la mise en oeuvre des politiques de prévention et de lutte contre la corruption.
Par ailleurs, le projet érige le Conseil national des droits de l'Homme au rang d'une institution nationale pluraliste et indépendante, chargée de toutes les questions relatives à la défense et à la protection des droits de l'Homme et des libertés, à la garantie de leur plein exercice et à leur promotion, ainsi qu'à la préservation de la dignité, des droits et des libertés individuelles et collectives des citoyennes et citoyens, et ce, dans le strict respect des référentiels nationaux et universels en la matière.
Il a appelé à cette occasion le forum à oeuvrer au développement de son réseau pour instaurer les bases de coopération solides entre les différents pays africains et à mettre ses expériences à la disposition de ces pays, notamment celles relatives à la diffusion des valeurs de transparence et de professionnalisme dans le secteur public.
Dans la même optique, M. El Fassi a relevé que, dans le cadre de sa volonté de renforcer son partenariat solidaire et ses échanges d'expériences, le Maroc met à la disposition des pays africains son expertise en matière de réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Il a souligné aussi que l'objectif commun de ces pays est de relever les défis imposés et de réaliser les OMD à l'horizon 2015, raffermissant ainsi les piliers d'un model de développement humain, durable et solidaire dans le continent africain.
Ce Forum, organisé en marge de la 49ème session du Conseil d'administration du CAFRAD, vise à examiner et à débattre des moyens de renforcer la place et le rô le des ministères des services publics et des institutions partenaires dans l'exécution des programmes de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, de la réforme de l'administration et des institutions étatiques et de l'adoption de stratégies permettant de réaliser l'ensemble des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en Afrique à l'horizon 2015.