16/05/2011

ONDA: FINI L’OPACITÉ DES MARCHÉS?

L’Office national des aéroports (ONDA) veut briser la glace avec ses fournisseurs. L’établissement public a été l’invité des rencontres de l’achat public. Un événement organisé par la Fédération du commerce et des services (FCS) de la CGEM. «L’Etat est de très loin le plus grand donneur d’ordres. Par conséquent, nous voulons donner aux membres de notre Fédération la possibilité d’accéder à de nouveaux marchés», déclare Chakib Ben El Khadir, président de la FCS. Le principe consiste à inviter à chaque fois le top management d’un établissement public, pour présenter son budget ainsi que son système d’achats.
Le comité de direction de l’ONDA s’est déplacé à la CGEM pour rencontrer les entreprises membres de la FCS. Il faut dire que l’Office soigne son image depuis la nomination d’un nouveau DG en la personne de Dalil Guendouz, et l’implémentation d’une stratégie de développement et d’un nouveau système de gouvernance. En matière de marchés publics, l’ONDA affirme avoir rompu avec les pratiques du passé, à l’époque où les transactions de gré à gré étaient réalisées dans une opacité dénoncée par tous les opérateurs. «Le budget prévisionnel d’achats de l’Office s’élève cette année à 2 milliards de DH», annonce Hamid Mokaddam, directeur des Achats et de la logistique à l’ONDA. Les dépenses de l’Office concernent le contrôle aérien, ce qui représente son cœur de métier. Il s’agit des acquisitions en matière de radars, et de divers autres équipements électroniques. Au total, 190 millions de DH seront dépensés pour cette rubrique uniquement. Il y a également un budget destiné au financement de la construction de nouveaux bâtiments, tels que le nouveau centre de contrôle régional prévu à Agadir.
Les autres achats prévus, d’un montant de 1,1 milliard de DH, concernent les aéroports de Casablanca, Marrakech, Oujda et Fès. Casablanca devrait se tailler la part du lion puisque l’Office devra y construire un parking ouvert pour avions ainsi qu’une salle de transit. Il est également question de réaménager l’aérogare fret. Par ailleurs, la construction d’un troisième terminal à Marrakech devrait être lancée bientôt. 
Autres types de dépenses programmées, celles relatives à l’acquisition d’un système intégré de gestion aéroportuaire, le téléaffichage, la logistique, la maintenance, la réparation… Au total, le programme prévisionnel d’achats de l’ONDA s’élève à 2 milliards de DH, dont 36% pour la partie équipement, 17% pour l’infrastructure (pistes et parkings), 33% pour la construction de bâtiments, 5% pour les études et 9% pour d’autres dépenses. «Le niveau relativement bas des dépenses dédiées aux études s’explique par la disponibilité des compétences nécessaires au sein de l’Office pour la partie équipement aéronautique ou destiné aux aérogares», explique le responsable. A fin avril 2011, les engagements de l’ONDA s’élèvent à environ à 100 millions de DH, dont 61% pour les travaux, 35% pour les fournitures et 4% pour les études. Les consultations publiques obéissent au même processus que pour les autres administrations publiques. 
Quelle est donc la différence entre ces différents modes d’acquisition ? Le mode de consultation à adopter est déterminé après l’étape de l’expression des besoins. Ainsi, les appels d’offres ouverts (92%) ou restreints obéissent au processus classique, sauf pour le second type. Il y a une short-list de prestataires de services, validée par la direction générale. Ce dernier type d’appel d’offres porte sur des marchés inférieurs à 5 millions de DH. 
La part des marchés négociés est passée de 36% en 2009 à 7,4% en 2010. Pour l’heure, l’Office n’impose pas d’agrément de manière systématique, sauf pour certaines prestations pointues. Mais un projet de mise en place d’un système pré-qualification des fournisseurs est à l’étude. Il devrait être inspiré du modèle de l’ONE ou du département de l’Equipement. Mais en attendant, l’Office dispose d’un système de notation, qui dépend de la nature de la prestation.
Environ 75% des appels d’offres lancés par l’Office sont régis par le décret sur les marchés publics. Le reste obéit au règlement interne. Il s’agit des ententes directes pour les cas d’urgence ou spécifiques à des prestations de sécurité ou sûreté. Autres modes d’approvisionnement en vigueur à l’Office, le bon de commande. Les montants des transactions, qui sont validées par une commission ad hoc, ne doivent pas excéder les 600.000 DH par bon de commande.


Décentralisation

Le système d’achat en vigueur à l’Office est partiellement décentralisé et se décline en deux niveaux. Il y a d’abord les achats engagés par le siège pour lui-même, ses directions centrales et ses aéroports. Le second concerne les dépenses réalisées par les aéroports pour leurs propres besoins. «Les aéroports disposent d’une délégation de budget et ont une certaine autonomie, que ce soit pour les dépenses d’investissement ou de fonctionnement», explique le responsable.
Sur le plan procédural, l’Office procède par marchés (appels d’offres ouverts ou restreints) ou par bons de commande.


Statistiques 

Le programme prévisionnel d’achats de l’ONDA s’élève à 2 milliards de DH, dont 36% pour l’équipement, 17% pour l’infrastructure, 33% pour la construction de bâtiments, 5% pour les études et 9% pour d’autres dépenses.