20/05/2011

Les bons comptes font les bons résultats : surfacturation et trafic d'influence dans l'attribution de marchés publics

Plus de 13 millions d'euros ont été saisis sur des comptes à l'étranger dans le cadre de l'enquête sur des marchés publics présumés frauduleux impliquant Alexandre Guérini, frère du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, rapporte samedi La Provence.
Selon le journal, 13,7 millions d'euros ont été saisis sur des comptes luxembourgeois et suisses liés à différentes sociétés contrôlées par l'entrepreneur marseillais, détenu depuis le mois de décembre dans le cadre de cette affaire.
De source proche du dossier, on confirme que plusieurs perquisitions ont été menées dans deux banques du Luxembourg ainsi que dans les locaux d'une avocate entendu comme témoin.
Les enquêteurs, qui agissent dans le cadre de deux commissions rogatoires délivrées en avril et en octobre 2010 par le juge Charles Duchaine, pensent que les sommes saisies sont directement liées à des détournements de fonds relatifs à des marchés publics passés dans les Bouches-du-Rhône et en Haute-Corse.
Des investigations similaires conduites en Suisse ont également permis de bloquer plusieurs comptes suspects.
La justice s'intéresse aussi à des transactions financières qu'elle soupçonne liées à des opérations de blanchiment d'argent en Espagne, en Israël, en Angleterre et au Panama.
Alexandre Guérini, 54 ans, a été mis en examen et écroué en décembre dernier, notamment pour "détournement de fonds publics, recel et blanchiment, abus de biens sociaux, trafic d'influence et corruption active".
Les enquêteurs soupçonnent le frère de Jean-Noël Guérini, l'homme fort du Parti socialiste local, sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, d'avoir eu un "rôle central" et d'être le "donneur d'ordres" dans la mise en place d'un système occulte de surfacturation et de trafic d'influence dans l'attribution de certains marchés publics de la région.
Une information judiciaire contre x a été ouverte par le parquet de Marseille en avril 2009 pour "atteinte à la liberté d'accès et à l'égalité des candidats dans les marchés publics, trafic d'influence et détournement de fonds publics".