27/04/2011

RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES: SONADAC: SURENDETTÉE ET MAL GÉRÉE

Les magistrats de la Cour des Comptes ont épinglé la Société nationale d’aménagement communale (Sonadac) sur de nombreux dysfonctionnements et insuffisances. 

L’essentiel des griefs retenus se rapporte à la gestion des ressources financières et des chantiers dont l’entreprise a la charge. A commencer par le grand retard pris dans la réalisation de l’Avenue royale et des abords de la mosquée Hassan II à Casablanca. Ce chantier pour lequel la société a été créée n’a pratiquement pas bougé.
Pour réaliser cette mission, la Sonadac s’est vue assignée comme objectifs la libération de la zone du projet des occupants, l’acquisition d’une assiette foncière de 48 ha et le relogement de 12.000 ménages. «Or, vingt ans plus tard, relève le rapport de la Cour des comptes au titre de l’année 2009, le projet n’a pas enregistré d’avancée significative». 
A fin mai 2009, le cumul des acquisitions foncières n’a pas dépassé 7,5 soit seulement 15,6% de l’assiette foncière. De même, la Sonadac n’a relogé que 2.546 familles soit 21% du total prévu. Ces défaillances s’expliquent à la fois par l’absence d’une vision cohérente du projet et les manquements graves enregistrés au niveau de la gestion du patrimoine. 
S’y ajoutent aussi la mauvaise gouvernance au niveau de l’exécution des projets, de la commercialisation des produits et de la gestion courante de l’entreprise publique. Sont cités dans ce cadre, le défaut d’assainissement des terrains d’appoint (Al Ouaha, Attine, Al Manzah et d’Al Mouhit). Ce qui a empêché leur viabilisation. De plus, les difficultés de remboursement des dettes, le patrimoine foncier de l’entreprise se trouve grevé d’hypothèques. 
 
Résultat, la Sonadac se trouve dans l’incapacité de conclure des contrats définitifs avec les différents acquéreurs de ses produits. A tel point que le niveau d’endettement a atteint une cote alarmante: 610,6 millions de DH en 2007 et près de 514 millions en 2008. La Sonadac traîne aussi un nombre inquiétant de contentieux qui se sont traduits par des préjudices financiers, voire des saisies conservatoires.