Est-ce le début de la fin de la situation d’attentisme qui
prévaut depuis 6 mois dans les régions? En attendant la promulgation des
décrets d’application relatifs aux compétences des présidents des régions, les
conseils ont déjà entamé l’installation des nouvelles instances de gouvernance.
C’est justement le cas dans la région Casablanca-Settat qui vient de nommer son
«directeur général des services», un nouveau poste qui remplace celui de
secrétaire général.
Espace publicitaire : Avez-vous besoin d’une formation ou conseil en marchés publics, veuillez prendre directement contact avec le consultant du Centre es Marchés Publics par téléphone au +212 666 716 600 ou par email
C’est Abdelilah Mouattassim qui occupe le
poste-clé de directeur général des services, après avoir chapeauté, jusque-là,
le pôle «programmation et affaires régionales» à la wilaya de
Casablanca-Settat. Mouattassim, qui assiste le président dans l’exercice de ses
attributions, est chargé notamment de la supervision de l’administration
territoriale et de la coordination du travail administratif. Le directeur des
affaires de la présidence et du conseil est, pour sa part, chargé de veiller
sur les aspects administratifs relatifs aux élus et au déroulement des travaux
du conseil et de ses commissions.
Outre ces deux postes stratégiques, rattachés directement à
la présidence, de nouvelles instances sont là pour prêter toute
assistance juridique ou d’ingénierie technico-financière lors de l’étude et
l’élaboration des projets et programmes de développement. C’est le cas
notamment de l’Agence régionale d’exécution des projets (AREP) et les Sociétés
de développement régional (SDR). Chargée de la mise en œuvre du Plan de
développement régional (PDR), l’AREP sera chapeautée par un comité de
supervision et de contrôle. Celui-ci sera composé de 2 membres du bureau de la
région, un membre des groupes de l’opposition ainsi que les présidents des 3
commissions budget, développement économique et aménagement du territoire. Le
Conseil de la région peut confier à l’AREP l’exploitation et la gestion de
certains projets pour le compte de la région. L’agence peut en outre proposer
au conseil la création d’une ou plusieurs sociétés de développement régional
(SDR), conformément à l’article 145 de la loi organique 111-14.
Dans le cadre de ses nouvelles prérogatives, la région sera
appelée à approfondir sa connaissance du territoire et à élaborer une stratégie
de développement intégrée aux grands chantiers du Royaume, mais toujours
adaptée à son territoire. Cette stratégie se décline en programmes et projets
portés par des organes dédiés et souples (AREP, SDR…). Ces organes réunissent
autour d’eux les partenaires pertinents pour chaque projet, qui apportent leur
savoir-faire, leurs ressources, connaissances et leur proximité avec les
populations. «Le Conseil de la région assure, à travers l’AREP et un petit
nombre d’organes exécutifs dédiés à des projets, le suivi, le contrôle et les
inflexions de la stratégie régionale de développement qu’il promeut», explique
un expert. Autant de missions nouvelles qui exigent le recours à des
compétences inexistantes dans les 3 conseils (communal, préfectoral et
régional). Avec à peine une cinquantaine de fonctionnaires hérités de
l’ancienne région du Grand-Casablanca, les nouvelles instances auront
certainement besoin de sang neuf. Il est notamment question de puiser dans le
vivier de la commune urbaine de Casablanca (14.000 fonctionnaires environ).
Mais ces derniers ont-ils les compétences requises? Certes, la région doit
planifier des formations pour la mise à niveau des ressources humaines
disponibles. Mais il faudra aussi recourir au recrutement de compétences
externes. Cependant, le statut particulier des fonctionnaires d’administration
des collectivités locales est un véritable frein. En effet, les ressources
humaines exerçant dans l’administration des régions sont assujetties au statut
de la fonction publique. Comment donc attirer les meilleurs profils si les salaires
ne dépassent pas ceux fixés par le statut du fonctionnariat? Comment motiver
les fonctionnaires actuels qui seront affectés à la région pour les pousser à
un meilleur rendement? Ce sont autant de défis auxquels la nouvelle équipe
régionale devra faire face dans les années à venir.
Sociétés de développement régional
A l’image du Conseil de la
ville de Casablanca, qui dispose de 7 SDL, le Conseil de la région compte aussi
recourir à ces sociétés mixtes pour assurer l’exécution de son PDR. «Ces
sociétés sont créées pour exercer des activités à caractère économique ou
technique dans le champ des compétences de la région ou pour la gestion d’un
service public relevant de la région», stipule la loi organique. Autrement dit,
l’objet de la SDR se limite aux activités à caractère industriel et commercial,
qui relèvent de la compétence de la région, des groupements de régions et des
groupements des collectivités territoriales, à l’exception de la gestion du
domaine privé de la région.