C’est peut-être l’année pour amorcer une croissance forte et
durable. Un cours du baril à moins de 50 dollars, une campagne agricole qui est
de bon augure et des crédits d’investissements publics de 189 milliards de DH
inscrits au budget de l’Etat.
Les hypothèses de la loi de Finances 2015
reposent sur un prix moyen du pétrole de 103 dollars et une production
céréalière de 70 millions de quintaux et un taux de change du dollar à 8,6 DH.
Le tout, pour atteindre une croissance de 4,4% avec un déficit budgétaire de
4,3% par rapport au PIB. La nouvelle donne née de la chute du cours du brut
conjuguée à la reprise de la demande extérieure adressée au Maroc, devrait en
théorie lubrifier le moteur de la croissance. D’autant plus que l’ambition
affichée du gouvernement d’améliorer les équilibres financiers et de poursuivre
les réformes prioritaires (retraites, compensation, justice) verse dans ce
sens. Et tout l’enjeu se situe à ce niveau. «A court et moyen termes, l’essor
de l’économie nationale continuerait de dépendre de la poursuite de politiques
macroéconomiques saines», tranche Simon Gray, directeur du département Maghreb
à la Banque mondiale. (Voir entretien en page 4).Espace publicitaire : Avez-vous besoin d’une formation ou conseil en marchés publics, veuillez prendre directement contact avec le consultant du Centre es Marchés Publics par téléphone au +212 666 716 600 ou par emailPour le moment, l’impact de la décompensation du carburant et du fuel est palpable. Sur les onze mois de l’année écoulée, il a permis une économie de 33,6 milliards. Un chiffre promis à la hausse en 2015 avec le ciblage des populations bénéficiaires des aides au titre de la farine, du gaz butane et du sucre. Des produits qui enregistrent également une baisse tendancielle des cours à l’international. Les économies dégagées devraient donc soulager le budget général, puisqu’elles seront affectées à l’investissement dans le domaine social: enseignement, santé, logement et ciblage des populations vulnérables. Ceci, dans un contexte marqué par le maintien du cap de l’investissement public. Les crédits programmés pour 2015 s’élèvent à 189 milliards de DH dont 115 milliards seront injectés par les entreprises publiques.
Et pour l’essentiel, dans des secteurs stratégiques comme l’énergie,
les télécommunications, l’habitat, l’agriculture, l’électricité, les
phosphates, les autoroutes et les divers modes de transport. Des secteurs dont
la compétitivité serait améliorée en raison du repli du coût de l’énergie. Ce
qui profiterait également à l’offre exportable au contenu industriel à forte
valeur ajoutée. Reste à maîtriser l’endettement dont l’encours pèse pour 64% du
PIB. Pour le moment, le niveau de la dette publique reste soutenable bien que
sa charge coûte 68 milliards de DH. Le danger vient toutefois de son
affectation qui ne peut être saine que si elle est mobilisée pour
l’investissement. Ce qui n’a pas été le cas sur les deux dernières années. Mais
pour cette année, les responsables des Finances promettent d’arrêter
l’hémorragie de la dette et d’orienter, le cas échéant, les emprunts vers
l’investissement.