Les fortes précipitations qu’a connues le Maroc durant les
mois de novembre et décembre derniers ont mis à nu la fragilité du réseau des
équipements collectifs. Cela est d’autant vrai pour les régions du Sud, qui ont
été les plus touchées par cette catastrophe. Des douars complètement isolés,
des routes et des ponts qui se sont effondrés comme des châteaux de cartes…
Espace publicitaire : Avez-vous besoin d’une formation ou conseil en marchés publics, veuillez prendre directement contact avec le consultant du Centre es Marchés Publics par téléphone au +212 666 716 600 ou par emailLa responsabilité du ministère de tutelle, à savoir le département de l’Equipement et du Transport, a été pointée par plusieurs observateurs. Or, Aziz Rebbah et Najib Boulif avaient réagi vite pour dégager leur responsabilité. Les ministres PJD ont préféré faire endosser la responsabilité à leurs prédécesseurs, précisant que les dégâts causés par les crues ont été amplifiés par la vétusté de plusieurs ouvrages, qui datent de plusieurs décennies. Le ministre de l’Equipement avait annoncé, il y a quelques semaines, que ses équipes préparaient un rapport faisant le bilan des dégâts enregistrés durant la période des fortes précipitations, et définissant un plan d’action pour assurer la mise à niveau des infrastructures routières. Ce document, qui devra être présenté au Parlement, souligne que «la circulation a été coupée au niveau de 282 points, dont 88 concernant des routes nationales, 75 régionales et 119 provinciales». Le rapport indique également que «certaines zones ont été enclavées à cause de la coupure des différents tronçons qui les relient aux autres collectivités, à l’image des provinces de Sidi Ifni, Guelmim et Tata». Il faut aussi rappeler que ce sont surtout les ponts qui ont subi les effets de la colère de la nature. Le rapport du département de l’Equipement fait état de l’effondrement de deux ponts, construits dans les années 60, à Agadir et El Haouz, en plus de la destruction d’une série de structures de protection et d’ouvrages hydriques. Rebbah avait fait savoir, lors de son intervention devant le Parlement dans le cadre de la séance des questions orales, que plus de 1.000 ponts nécessitent une mise à niveau.
Au total, le Maroc compte plus de 7.500 ponts, dont 200
menaçant ruine et 800 exigeant une intervention rapide. Parallèlement, le
réseau routier a été gravement endommagé dans les régions qui ont connu des
inondations. «Ces dégâts nécessitent un traitement radical pour retrouver le
niveau de service antérieur», est-il noté dans ce document. Pour cela, les
responsables du département de l’Equipement insistent sur l’importance de
mobiliser des ressources financières de façon régulière, et actualiser les
critères techniques adoptés pour la réalisation des infrastructures. «Cette
harmonisation de la nomenclature avec les contraintes météorologiques va
certainement augmenter le coût de réalisation des ouvrages. Ce qui rend
indispensable une hausse du budget réservé au ministère», explique-t-on.
Globalement, la réhabilitation du tissu routier et des autres ouvrages de
liaison, endommagés par les dernières inondations, nécessitera plus de 1,34
milliard de DH. Ce montant, le ministère de l’Equipement est obligé de le
mobiliser en dehors du budget habituel.
Pour l’instant, aucune information ne filtre concernant la
source de financement de ces actions. Parallèlement aux mesures à prendre en
urgence cette année, pour assurer le désenclavement des zones touchées par les
derniers effondrements, le département de Rebbah entend lancer un programme de
mise à niveau à moyen terme (voir page 5). L’actuel gouvernement semble filer
la patate chaude à son successeur, dans la mesure où l’exécution de ce plan ne
commencera qu’en 2016, qui coïncidera avec l’organisation des élections
législatives. Cette année, le département de l’Equipement va lancer les études
techniques relatives à ce programme. Par la suite, ce sont les priorités du
prochain gouvernement qui vont déterminer si ce plan d’action sera mis en
œuvre. Cependant, il faut dire qu’au-delà de la mobilisation due à la gravité
des dégâts causés par les dernières inondations, les infrastructures routières
nécessitent des actions de mise à niveau dans tout le Royaume. Il s’agit d’un
sujet qui revient régulièrement dans les questions adressées par les
parlementaires au ministre de tutelle. D’ailleurs, le bilan annuel de ce département
a fait état d’une détérioration de 46% du réseau routier revêtu durant la
période 2000-2013. Ce qui nécessite des interventions massives de maintenance,
fait-on savoir.
Les dégâts par région
Les régions du Sud ont été les plus touchées par les inondations
provoquées par les pluies diluviennes des mois de novembre et décembre
derniers. La mise à niveau du réseau routier endommagé et des ouvrages de
liaison effondrés nécessite des actions immédiates et d’autres à court terme.
Néanmoins, certaines zones ont été plus affectées que d’autres, et nécessitent
la mobilisation de moyens financiers plus importants. C’est le cas notamment de
la province d’Essaouira, dont la réhabilitation des infrastructures routières
exige l’injection, cette année, de 7,34 millions de DH, en plus de 20 millions
pour la phase suivante. Idem pour Tiznit-Sidi Ifni, dont la réparation des
routes coûtera 5 millions de DH en 2015 et 176 millions pour la phase suivante,
afin de les mettre à niveau. D’autres zones, également gravement affectées par
les dégâts des crues, exigent la mobilisation de sommes aussi importantes.
C’est le cas notamment de Zagora, Taroudant, Guelmim, Al Haouz, Agadir Ida
Outanane…