25/11/2011

Maintenance du TGV : le gâteau sera partagé

Malgré le retard pris sur l’adjudication du marché public pour la réalisation d’un atelier de maintenance des rames à grande vitesse en gare de Tanger-Moghogha, ce dernier ne sera pas accordé à une seule entreprise, mais à davantage.

L’Office national des chemins de fer (ONCF) avait lancé, il y a maintenant près de deux ans, un appel d’offres pour la conception et la réalisation d’un atelier de maintenance des rames à grande vitesse à la gare de Tanger-Moghogha. Aucune information sur la ou les sociétés retenues pour l’élaboration dudit contrat : la commission d’appel d’offres en charge de l’attribution du marché public n’ a pas encore rendu son verdict définitif. À noter au passage que l’ouverture des plis avait été opérée le 31 mars 2010.

Le doute étant permis, pourrait-on alors, dans ce cas, parler de tractations dans les coulisses ? En tout cas, rien n’est sûr, vu la sensibilité politique du projet. Selon des sources proches du dossier, le marché public, d’une enveloppe de 60 millions d’euros, ne sera pas adjugé à une seule entreprise, mais à davantage. Les raisons de cette option stratégique sont dues à des considérations purement politiques, comme nous le souligne ce professionnel qui requiert l’anonymat. Contacté par le Soir échos pour avoir plus de détails sur la teneur du CPS (cahier des prescriptions spéciales), l’ONCF, maître d’ouvrage, s’enferme dans un mutisme total, ne souhaitant pas donner de suite à notre demande. Une telle attitude est compréhensible, compte tenu de l’importance du projet.
Des concurrents de taille
Quoi qu’il en soit, parmi les sociétés en lice, on peut citer l’entreprise marocaine TGCC opérant dans le domaine du bâtiment et des travaux publics (BTP). Dotée d’un savoir-faire en la matière, elle voit le jour en 1991 et dispose aujourd’hui d’un capital de 40 millions de dirhams. Sur la liste des adjudicataires dans la course, on relève également le groupe belge Delaunoit, spécialisé dans la fabrication de ponts roulants. Jacques Delaunoit, gérant du groupe belge, nous confie que l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (AWEX) a mis à sa disposition un appui financier de l’ordre de 2 millions d’euros.
 
Ne cachant pas ses appétits, Delaunoit nous avoue que dans le cas où il serait retenu en tant que partie prenante dans la réalisation dudit projet, il s’engage à transférer le savoir-faire et l’expérience belge en la matière aux techniciens marocains. Cette société, qui s’est vu accorder un certain nombre de projets en France pour le compte du géant mondial Alstom a drainé un chiffre d’affaires de plus de 7 millions d’euros. Delaunoit souligne que ce montant a quasiment doublé en l’espace de trois ans, grâce notamment aux activités à l’export.
Débat national
Par ailleurs, et en attendant l’annonce officielle de l’adjudicataire ou des adjudicataires sélectionnés par la construction de ce centre de maintenance, il y a lieu de rappeler que l’achèvement des travaux dudit ouvrage est fixé pour fin 2014, puisque la mise en service du projet de train à grande vitesse au Maroc est prévue pour 2015. Un grand chantier qui a suscité tout un débat national entre les partisans et détracteurs du projet. De l’avis de l’ONCF, «  il est certes ambitieux, mais il est tout aussi nécessaire que réaliste. Car il permet de faire face à une demande qui progresse deux fois plus vite que le marché national de transport des voyageurs. que le réseau actuel ne saura résorber à terme »
   
Le TGV en chiffres :
◆   Signature en octobre 2007 d’un protocole d’accord entre le Maroc et la France pour la conception, la construction, l’exploitation et l’entretien de cette nouvelle ligne à grande vitesse.
◆   La réalisation de la ligne Casablanca-Tanger permet de réduire  le temps de parcours à 1h30 au lieu de 5h40 actuellement ; ce qui permettra de générer un trafic de 10 millions de voyageurs, contre 4 millions de voyageurs  actuellment.
◆   Le projet de lignes ferroviaires à grande vitesse au Maroc nécessitera une enveloppe globale de 20 milliards de dirhams.
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