Les coupes budgétaires continuent de faire des vagues. Après
les politiques et les hommes d’affaires, c’est au tour du Haut commissaire au
plan de critiquer les orientations du gouvernement Benkirane. «La baisse des
dépenses des investissements est de nature à compromettre le développement
futur du Maroc.
Une telle mesure impactera la compétitivité, l’emploi et le niveau de vie», a
martelé Ahmed Lahlimi lors d’une conférence, mercredi dernier à Rabat. Pour
lui, «toute option qui porterait sur la réduction des investissements ne doit
être envisagée qu’avec une grande prudence». Ce qu’il suggère alors, c’est «une
planification stratégique et une plus grande rigueur dans la gestion des
programmes sectoriels augmenteraient le rendement des investissements», a t-il
ajouté.
Ainsi, dans un contexte marqué par la dégradation du déficit
public et le recul des réserves de changes, Ahmed Lahlimi a prôné «une nouvelle
politique économique avec pour principaux axes la durabilité des acquis et les
défis d’avenir à relever». Mais celle-ci devrait faire l’objet d’un débat
national pour éviter toute décision unilatérale. En attendant, le HCP a déjà
des propositions permettant de contrôler les comptes publics. L’une d’entre
elles concerne la rationalisation des dépenses de l’Etat en limitant notamment
le recours à l’endettement interne et externe. (lire la suite)
Le patronat regrette la décision
Après la rencontre avec le ministre de l’Economie et des Finances, mardi
16 avril sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à opérer une coupe de
15 milliards de DH dans le budget d’investissement public (voir notre édition
du 18 avril 2013), la CGEM se montre déçue des explications avancées par Nizar
Baraka. Le communiqué qu’elle a publié le lendemain se passe de tout
commentaire.
(….La Confédération patronale rappelle que les prévisions en termes d’emplois
et d’achats de biens d’équipement faites par les entreprises ont été basées sur
le budget d’investissement prévu dans la loi de Finances 2013. Tout en prenant
acte de la décision et des raisons de conjoncture qui ont poussé le gouvernement
à abandonner une partie de l’enveloppe dédiée à l’investissement, elle regrette
qu’une telle mesure ait été prise et préconise une approche minutieuse dans la
sélection des projets qui seront annulés. La commande publique étant un levier
stratégique du développement économique et social, une telle mesure aura un
impact négatif sur les entreprises, les PME en particulier. La CGEM demande à
ce que les arbitrages à opérer soient clairement coordonnés et ne découlent pas
de la seule logique sectorielle…)